Progestatifs et méningiomes : les mesures de réduction des risques semblent porter leurs fruits

Les résultats d'une nouvelle étude montrent que le nombre de méningiomes opérés en lien avec le traitement par nomégestrol/chlormadinone a été divisé par dix en cinq ans.

13/06/2025 Par Dre Marielle Ammouche
Gynécologie-Obstétrique Thérapeutique

En 2019, un risque accru de survenue d’un méningiome a été établi avec l’utilisation de certains progestatifs, et pour des durées d’utilisation prolongées. C’est notamment le cas pour l’acétate de nomégestrol (3,75-5 mg) et de chlormadinone (5-10 mg). Des mesures de réduction de ce risque ont été mises en place : courriers, attestation d’information annuelle à signer par l’utilisatrice et le prescripteur, surveillance par IRM cérébrale en cas de traitement prolongé, et arrêt du traitement en cas de méningiome diagnostiqué.

Mais ces actions ont-elles eu un impact en vie réelle ? C’est l’objet d’une étude réalisée par le groupement d’intérêt publique Epi-Phare. Elle a été menée à partir des données du SNDS sur la période 2010 - 2023, permettant ainsi de comparer les périodes avant et après mesures de réduction des risques.

Les résultats, qui viennent d’être publiés, montrent que le nombre de méningiomes opérés en lien avec le traitement par nomégestrol/chlormadinone a été divisé par dix en cinq ans, passant de 152 femmes en 2018, à seulement 15 en 2023. Ceci résulte à la fois de la chute de l’utilisation de ces traitements et de la surveillance radiologique.

Ainsi, l’utilisation de l’acétate de nomégestrol et de chlormadinone s’est effondrée entre 2019 et 2023, que ce soit pour les traitements en cours (-97%) ou en initiation (-95%). Les auteurs ont constaté un report des prescriptions vers le désogestrel et la médrogestone dans 16% et 4% des cas, respectivement. Or, ces traitements sont aussi "potentiellement à risque de méningiome", ce qui "nous oblige à poursuivre la vigilance", souligne Epi-Phare.

De nombreuses IRM ont été réalisées, avec une augmentation au cours du temps. Cependant, les femmes concernées "ne sont qu’une sur quatre à réaliser cette imagerie après un an de traitement, et moins d’une sur deux à cinq ans de traitement en 2023, des taux plus faibles que lors des mesures d’impact des mesures concernant l’acétate de cyprotérone", regrettent les auteurs. 

Références :

D’après un communiqué d’Epi-Phare (12 juin) 

https://www.epi-phare.fr/actualites/communique-de-presse-12-06-2025 

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Claire FAUCHERY

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