Evénements indésirables : l'intervention des intérimaires peut entraîner des situations à risques, selon la HAS
En 2024, 4 630 événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) ont été déclarés par les professionnels de santé en France et transmis à la Haute Autorité de santé (HAS), soit une hausse de 13% par rapport à 2023. Ce chiffre est pourtant sous-évalué, d'après la HAS.
La progression des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) ne signifie pas que le nombre d’événements augmente, mais reflète plutôt une meilleure connaissance du dispositif national de déclaration, souligne la HAS dans son dernier rapport sur le sujet, publié vendredi 12 septembre. Elle note cependant que les EIGS demeurent encore très sous-déclarés. En effet, si on se base sur les résultats de la dernière étude ENEIS*, réalisée en 2019 dans des services de médecine et de chirurgie d’établissements de santé français, la densité d’incidence des EIGS serait de 4 par service de 30 lits et par mois, soit 160 000 à 375 000 EIGS chaque année, calcule la HAS.
Toutes périodes confondues (2017-2024), les EIGS déclarés concernent principalement les erreurs liées aux soins ou à l’organisation des soins (31,1%), les actions du patient contre lui-même (22,8%) et les erreurs médicamenteuses ainsi que la iatrogénie (12,1%).
De mars 2017 à mai 2024, la HAS a reçu 408 déclarations d’EIGS concernant des enfants de moins d’un an, y compris des fœtus morts in utero. En période néonatale (0-1 mois), les causes immédiates de ces événements sont majoritairement liées à la prise en charge obstétricale, suivies par les erreurs liées aux soins ou à l’organisation des soins, puis les erreurs médicamenteuses. Selon les déclarants, les EIGS étaient majoritairement évitables ou probablement évitables (57%). Une analyse approfondie sur les EIGS de cette tranche d’âge a permis de dégager dix préconisations pour améliorer la sécurité des nouveau-nés.
Des situations à risques
Chez les enfants âgés de 1 mois à 1 an, ce sont plutôt des défauts de diagnostic et de clinique, ainsi que des erreurs médicamenteuses qui sont en cause.
Bien que le recours au personnel non permanent apporte de la souplesse aux établissements pour la gestion ponctuelle de ressources humaines, leur intervention peut parfois engendrer des situations à risques, liées à leur méconnaissance des habitudes, du matériel et des procédures du service ou de l’établissement, pointe la HAS dans son rapport.
Parmi ces personnels impliqués dans les EIGS figurent les infirmières à 44%, les médecins à 29% et les aides-soignants à 19%. Sur les 363 EIGS pour lesquels le statut du personnel était précisé, il y avait 55% d’intérimaires et 35% de vacataires.
Selon les déclarants, 79% des EIGS en lien avec le personnel non permanent étaient évitables. 38% ont pourtant abouti à un décès, 37% ont mis en jeu le pronostic vital du patient et 25% ont engendré un probable déficit fonctionnel permanent. Les causes les plus déclarées étaient les erreurs médicamenteuses, les erreurs liées à l’organisation de la prise en charge et celles liées au matériel.
*Enquête nationale sur les événements indésirables liés aux soins
Références :
Événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) : rapport annuel 2024, de la Haute Autorité de santé (HAS) (12/09/2025).
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