Accès aux endoscopies digestives : les délais se sont fortement allongés en 10 ans
Les délais d’accès aux endoscopies digestives se sont allongés en France au cours des 10 dernières années, selon une nouvelle étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), qui souligne aussi de fortes inégalités sociogéographiques sur le territoire.
Cette étude a été réalisée à partir des données de remboursement de soins et d’hospitalisation du Système national des données de santé (SNDS), enrichies pour une partie de la population par des informations socio-fiscales. Elle montre que le recours à l’endoscopie digestive apparait stable depuis 10 ans, hors période Covid. Cependant, les délais d’obtention de cet examen se sont fortement accrus, passant de 21 jours à 33 jours (délai médian entre la consultation de gastro-entérologie et l’examen) entre 2014 et 2023.
Cet accès à l’endoscopie digestive est marqué par de fortes disparités territoriales avec un taux de recours allant de 169 endoscopies pour 10 000 habitants en Guyane à 409 pour 10 000 dans les Alpes-Maritimes ; et des délais s’échelonnant de 21 jours à 76 jours en 2023 selon les départements. Des disparités qui sont liées à la densité de gastro-entérologues mais aussi, dans une moindre mesure, à la disponibilité des équipements.
L’étude de la Drees souligne, en outre, que les patients les plus modestes sont ceux qui ont le plus de difficultés d’accès. Ainsi, "chez les 50-74 ans, principalement visés par le dépistage organisé du cancer colorectal, les plus aisés ont recours 2,3 fois plus souvent à une coloscopie ambulatoire", précise la Drees. En revanche, les délais d’accès sont plus courts pour les patients les plus modestes, du fait d’"une priorisation clinique en présence de symptômes plus avancés : ces patients accèdent plus souvent à l’endoscopie dans un contexte d’urgence avec de symptômes plus marqués ou plus tardifs". "À l’inverse, les patients aisés bénéficient plus souvent de la coloscopie dans un cadre préventif (avec des symptômes bénins) ou anticipé, ce qui conduirait à des délais plus longs."
Enfin, les délais sont nettement plus longs dans le secteur public : 55 contre 37 jours. Et il s’est accentué depuis la crise sanitaire. "Les patients pris en charge dans le public ont ainsi vu leurs délais s’allonger de 25 jours sur la période 2014-2023, contre 17 jours pour ceux du privé lucratif", détaille la Drees.
Références :
D'après un communiqué de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, 18 décembre).
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