VIH : efficacité d’un traitement préventif en une injection bimestrielle

19/05/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Ce n’est pas un vaccin contre le sida, mais c’est ce qui s’en approche le plus actuellement. Des données intermédiaires d’une étude mondiale, publiées par les national institutes oh Health (NIH) américains, viennent en effet de mettre en évidence l’efficacité d’un traitement injectable à longue durée d'action en prévention de l’infection. Ce médicament, le cabotégravir de ViiV Healthcare, administré tous les deux mois, a ainsi montré une efficacité supérieure à la PrEP orale par Truvada. En conséquence l’étude en question, HIV Prevention Trials Network (HPTN) 083, a été arrêtée prématurément pour permettre à tous les patients de bénéficier du traitement par cabotégravir s’ils le souhaitaient.

L'étude HPTN 083 est une étude de non infériorité, l’une des premières à comparer deux traitement préventifs : le cabotégravir injectable à action prolongée (CAB LA) administré tous les deux mois, et un traitement oral quotidien par Truvada (emtricitabine / ténofovir [200 mg/300 mg FTC / TDF]), actuellement traitement de référence. Elle a été conduite en double aveugle puisque les participants recevaient, en plus du traitement assigné, soit des comprimés, soit une injection bimestrielle de placebo. Environ 4 600 participants séronégatifs pour le VIH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ou HSH) et femmes transgenres ayant des rapports sexuels avec des hommes (12% de la cohorte), répartis sur plus de 40 sites en Amérique du nord et Sud, Asie et Afrique, ont été inclus. Les 2/3 avaient moins de 30 ans. VIH : le rôle des généralistes Au cours du suivi, 50 patients ont été infectés par le VIH : 12 dans le groupe cabotégravir, et 38 dans le groupe de traitement oral, soit des incidences de 0,38% et 1,21% respectivement. L'adhérence au traitement oral était pourtant élevée, au vu de données qui montraient que le ténofovir était retrouvé chez 87% des patients testés. Malgré ce haut niveau d'adhérence au traitement par voie orale, les auteurs ont calculé que le cabotégravir à longue durée d'action était 69% (IC à 95% 41% -84%) plus efficace que le Truvada pour prévenir l'acquisition du VIH dans la population étudiée. Pour Myron S. Cohen (Université de Caroline du Nord), auteur principal de l’étude : «Chaque année, on comptabilise 1,7 million de nouveaux diagnostics de VIH. Pour réduire ce nombre, nous pensons que de nouvelles options de prévention sont nécessaires en plus des traitements oraux actuellement disponibles en utilisation quotidienne. S'il est approuvé, un nouvel agent injectable, tel que le cabotégravir à action prolongée administré tous les deux mois, pourrait jouer un rôle important dans la réduction de la transmission du VIH et aider à mettre fin à l'épidémie de VIH ». La tolérance aux traitements a été similaire dans les deux groupes, malgré des signalements de douleur au point d’injection plus nombreux avec l’injection de CAB LA, qu’avec l’injection placebo. Au vu de ces résultats, un comité scientifique indépendant a recommandé l’arrêt prématuré de l’étude. Les participants qui étaient dans le bras FTC / TDF auront la possibilité d’être traités par cabotégravir LA ; tandis que ceux du bras CAB LA continueront de le recevoir. L’étude HPTN 083 a reçu un financement par du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) américain. Une autre étude est en cours de développement pour analyserr plus spécifiquement le traitement préventif par cabotégravir LA chez les femmes.

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2