Syndrome des ovaires polykystiques : effet comparé de la pilule estroprogestative et de la metformine

29/11/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Gynécologie-Obstétrique
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est très fréquent (prévalence de 8 à 13 %).

Le SOPK a de très nombreuses conséquences en termes de santé et il est donc important au plan thérapeutique que les recommandations reposent sur des preuves. Une revue systématique avec méta-analyse, publiée dans Clinical Endocrinology, s’est donnée pour objectif d’analyser les effets de la pilule estroprogestative combinée et/ou de la metformine dans la prise en charge du SOPK. Pour cela, des bases de données électroniques ont été analysées de manière systématique jusqu’en janvier 2017. Cinquante-six études ont été retenues pour l’inclusion. Les critères d’évaluation mis en priorité par les femmes et les professionnels de santé étaient des cycles irréguliers, l’insulinorésistance, le poids, l’IMC, les événements thrombo-emboliques et les effets gastro-intestinaux. Avec des arguments de faible qualité chez les adolescentes, la méta-analyse montre que la metformine est supérieure à la pilule estroprogestative combinée pour l’effet sur l’IMC (différence moyenne = -4.02 ; -5.23 à -2.81, p < 0.001) et que la pilule estroprogestative est meilleure que la metformine pour régulariser les cycles (différence moyenne = - 0.19 ; - 0.25 à – 0.13, p < 0.00001). Avec des arguments de faible qualité chez l’adulte, la méta-analyse montre que la metformine est supérieure au placebo pour l’effet sur l’IMC (différence moyenne = - 0.48 ; - 0.94 à – 0.02, p = 0.04) et, toujours chez l’adulte, que la metformine est supérieure à la pilule estroprogestative pour l’insulinémie à jeun (différence moyenne = 4 ; 2.59 à 5.41, p = 0.00001) alors que la pilule estroprogestative est supérieure à la metformine pour l’effet sur les cycles irréguliers (différence moyenne = 12.49 ; 1.34 à 116.62, p = 0.03). La pilule estroprogestative seule est meilleure que la combinaison avec un anti-androgène pour l’IMC (différence moyenne = - 3.04 ; - 5.45 à – 0.64, p = 0.01). La metformine est associée à des effets secondaires gastro-intestinaux modérés. Les différences en termes de significativité statistique sont maintenues lorsque les paramètres sont classés en fonction de l’IMC. En conclusion, cette revue permet de confirmer que le traitement par estroprogestatif a des bénéfices sur la prise en charge de l’hyperandrogénie et de l’irrégularité menstruelle chez les femmes ayant un SOPK. La metformine combinée avec la pilule estroprogestative pourrait être utile pour la prise en charge des paramètres métaboliques. Il y a peu d’arguments pour ajouter un anti-androgène à la pilule estroprogestative. Quant à la metformine seule, elle pourrait avoir des bénéfices chez les femmes adultes pour prendre en charge le poids, les critères hormonaux et métaboliques, particulièrement chez les femmes ayant un IMC ≥ 25 kg/m2. Il n’y a pas d’argument pour suggérer une formulation optimale de pilule estroprogestative ou une formulation de la metformine.

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