Phéochromocytome : une incidence supérieure à ce que l’on pensait ?

29/12/2020 Par Pr Philippe Chanson
Néphrologie
Les phéochromocytomes et les paragangliomes sont des tumeurs rares mais il est capital d’en faire le diagnostic du fait de leurs complications en l’absence de traitement.

S’ils ont une morbidité et une mortalité significatives, leur épidémiologie est incertaine, les connaissances reposant sur quelques rares études aux résultats variables d’un pays à l’autre. Une étude de cohorte a été menée entre 2012 et 2019 dans l’Alberta, au Canada, et tous les patients ayant un phéochromocytome ou un paragangliome ont été identifiés à partir de bases de données administratives reliées entre elles, puis confirmés par consultation des rapports cliniques. Un total de 239 patients ayant un phéochromocytome ou un paragangliome ont été identifiés dans une population de 5 196 368 habitants, sur une période de 7 années dans la province d’Alberta au Canada. L’incidence globale des phéochromocytomes ou des paragangliomes était de 0.66 cas pour 100 000 sujets par an. La fréquence des phéochromocytomes et des paragangliomes augmentait avec l’âge, était la plus élevée chez les sujets âgés de 60 à 79 ans et les incidences étaient de 8.85 cas pour 100 000 personnes/an chez les hommes et de 14.68 cas pour 100 000 personnes/an chez les femmes. Ces chiffres sont corroborés par une analyse basée sur les données de laboratoire (dosages de métanéphrines >2 fois la limite supérieure de la normale et dosages de normétanéphrines >3 fois la limite supérieure de la normale) qui trouve une incidence estimée à 0.54 cas pour 100 000 personnes/an. En conclusion, l’incidence des phéochromocytomes et des paragangliomes dans une population non sélectionnée de l’ouest du Canada est, de manière inattendue, supérieure aux taux rapportés dans d’autres régions du monde qui suggéraient des chiffres plus proches de 0.2 cas pour 100 000 personnes/année. En revanche, ces chiffres sont un peu inférieurs à ceux tirés des données provenant de la Mayo Clinic ou des Pays-Bas (incidence autour de 0.94 cas pour 100 000 personnes/an) qui pourraient, à l’inverse, refléter le fait que ces dernières études aient été conduites dans des populations sélectionnées à risque supérieur de la maladie.

Faut-il ouvrir plus largement l'accès direct à certaines spécialités médicales ?

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