Ostéoporose sous corticothérapie : le dénosumab réduit le risque fracturaire

14/06/2018 Par Pr Philippe Chanson
Rhumatologie
L’ostéoporose induite par les glucocorticoïdes est la forme la plus fréquente d’ostéoporose secondaire et est associée à un taux de fractures annuel estimé à 5 %.

Pourtant, cette ostéoporose est rarement traitée et les quelques études randomisées réalisées ont montré que des médicaments comme l’alendronate, le risédronate ou l’acide zolédronique ou encore le tériparatide étaient efficaces pour maintenir ou augmenter la masse osseuse. Dans le cadre d’une étude en double insu de non infériorité pendant 2 ans, menée dans 79 centres d’Europe, d’Amérique Latine, d’Asie et d’Amérique du Nord, des patients sous corticoïdes (≥ 7.5 mg par jour de prednisone ou équivalent) pendant au moins 3 mois ou des patients qui initiaient une corticothérapie ont été inclus. Ils ont été assignés de manière randomisée à recevoir soit 60 mg de dénosumab sous-cutané (l’anticorps monoclonal humain qui lie et neutralise l’activité de RANKL) tous les 6 mois et un placebo oral pendant 2 ans, soit 5 mg de risédronate quotidien avec une injection sous-cutanée placebo tous les 6 mois et cela pendant 2 ans également. Entre mars 2012 et juin 2015, 795 patients (505 qui étaient sous corticoïdes et 290 qui initiaient les corticoïdes) ont été enrôlés et assignés de manière randomisée au dénosumab (n=398) ou au risédronate (n=397). A 12 mois, le dénosumab s’est avéré à la fois non inférieur mais même supérieur au risédronate pour ses effets sur la densité minérale osseuse au niveau lombaire, aussi bien dans le groupe qui était sous corticothérapie préalable (4.4 % ; IC 95 % = 3.8-5 vs 2.3 % ; 1.7-2.9 ; p < 0.0001) que dans le group des patients qui avaient initié une corticothérapie (3.8 % ; 3.1-4.5 vs 0.8 % ; 0.2-1.5 ; p < 0.0001). L’incidence des effets secondaires, en particulier des effets secondaires graves dont les infections et l’incidence des fractures étaient similaires entre les groupes de traitement. L’effet secondaire le plus fréquent était les douleurs dorso-lombaires (4 % dans le groupe risédronate et 5 % dans le groupe dénosumab) et les arthralgies (5 % dans le groupe risédronate et 4 % dans le groupe dénosumab). Les infections graves sont survenues chez 4 % des patients sous risédronate et 4 % des patients sous dénosumab. Le dénosumab pourrait donc être une option thérapeutique intéressante chez les patients initiant ou poursuivant une corticothérapie et qui sont à risque de fracture.

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Claire FAUCHERY

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