Lyme : de nouvelles recos de la HAS précisent la conduite à tenir en cas de suspicion de la maladie

15/03/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Trois niveaux de recours ont été identifiés, le médecin traitant représentant le niveau 1, et prenant en charge les infections simples, sans problème diagnostique ni thérapeutique.  

C’est à travers un guide du parcours de soins, que la Haute Autorité de santé (HAS) a précisé ses recommandations de bonnes pratiques devant un patient suspecté de présenter une borréliose de Lyme. Il s’agit, pour les autorités sanitaires de "réduire l’errance médicale et d’offrir à tous les patients la même qualité d’accès aux soins, en facilitant et en harmonisant leur prise en charge sur l’ensemble du territoire". Pour cela, le guide précise le parcours de soins ville-hôpital et la place des structures qui ont été mises en place suite aux recommandations de 2018 : les centres de référence de prise en charge pluridisciplinaire des maladies vectorielles à tiques (CR MVT, au nombre de 5), et les centres de compétences spécialisés dans la prise en charge des cas complexes de suspicion de borréliose de Lyme (CC MVT, une trentaine de centres labellisés).  

L’incidence la maladie de Lyme, infection transmise par les tiques, est actuellement estimée à 91 cas pour 100.000 habitants (chiffre de 2020). Elle a tendance à augmenter depuis 2009, fluctuant entre un minimum de 41 cas pour 100.000 en 2011 et un maximum de 104 en 2018. 

Le guide publié ce mardi précise le rôle de chaque acteur, et complète ainsi les recommandations de 2018. Elaboré avec un groupe pluridisciplinaire d’experts, composé de professionnels de santé et de représentants d’associations de patients, il "définit, pour chacune des situations rencontrées, la conduite à tenir et l’orientation médicale du patient", précise la HAS.  

Ainsi, trois niveaux de recours ont été identifiés en fonction de la complexité de la situation clinique du patient. Le guide s’appuie sur un algorithme qui indique la conduite à tenir par les professionnels de santé selon les situations cliniques ainsi que l’autosurveillance à réaliser par les patients eux-mêmes.  

En premier lieu - c’est-à-dire pour le niveau 1- se situe le médecin traitant. Ce dernier est, en effet, la personne à solliciter pour les cas les plus simples, c’est-à-dire, la grande majorité. Ce praticien est la personne à consulter en premier lieu, que ce soit en cas de difficultés à extraire la tique, ou en cas de symptômes suggérant une maladie de Lyme bénigne : symptômes apparaissant dans le mois suivant la piqûre de tique ; érythème migrant. La prise en charge correspondra, à ce stade, à un traitement antibiotique adapté, associé à une surveillance clinique. La HAS précise que, dans ces cas simples, aucune sérologie ni examen complémentaire n’est nécessaire. 

 

Prise en charge pluridisciplinaire pour les cas les plus complexes 

En cas de doute diagnostique, l’avis d’un médecin spécialiste ou d’un CC MTV sera demandé (niveau 2). Ce sera le cas, en particulier, en présence de signes non spécifiques (fièvre, signes dermatologiques, articulaires ou neuroméningés, radiculite isolée) et sans érythème migrant, dans les six semaines suivant la piqûre de tique. Le CC sera aussi nécessaire en cas d’échec thérapeutique, et lorsque des examens complémentaires sont nécessaires pour confirmer le diagnostic de maladie de Lyme, ou pour rechercher des diagnostics différentiels.  

Enfin, un CR MVT (niveau 3) sera sollicité pour les cas les plus complexes que ce soit sur le plan diagnostique ou thérapeutique. Ce centre est en effet habilité à mener une expertise pluridisciplinaire. "Ces centres ont également pour mission de développer des protocoles de recherche qui pourront être définis avec les associations de patients et les patients-experts ainsi qu’un rôle de formation et de coordination des acteurs du parcours de soin", ajoute la HAS. 

La prise en charge des cas complexes pourra faire appel à des traitements médicamenteux et non médicamenteux (rééducation, activité physique adaptée...). Le suivi pourra nécessiter une longue période, car il doit être effectué "jusqu’à stabilisation des symptômes et signes cliniques", et confirmation par le patient qu’il est bien pris en charge de façon adaptée à ses besoins. 

La HAS précise, en conclusion, qu’elle finalise l’actualisation de ses recommandations publiées en 2018 et qu’elle adaptera le cas échéant les informations figurant dans le guide parcours de soins publié ce jour. 

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