Lombalgies : de nouveaux outils de l’Assurance maladie pour faciliter la prise en charge coordonnée

17/05/2019 Par Marielle Ammouche
Rhumatologie
La lombalgie ne devient chronique que dans 7% des cas. Cependant, lorsque cela se produit, la prise en charge devient complexe, et "le risque de désinsertion professionnelle sociale et professionnelle est élevée", souligne l’Assurance maladie.

Pour éviter ce passage à la chronicité, deux messages sont fondamentaux : le maintien des activités quotidiennes à la fois personnelles et professionnelles, et la participation active du patient à sa prise en charge. En cas de chronicisation, une prise en charge pluridisciplinaire devient alors souhaitable, a indiqué la Haute Autorité de santé (HAS), dans ces dernières recommandations (mars 2019). En outre, "le travail fait partie des activités quotidiennes, essentielles pour maintenir son dos en bonne santé, souligne le Pr Fautrel (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris). L’arrêt maladie, s’il est nécessaire, doit être le plus court possible afin que le patient puisse continuer ses activités de loisir mais aussi poursuivre son travail, celui-ci participant à la guérison. C’est pourquoi, la coordination entre professionnels de santé pour proposer une visite de pré-reprise ou anticiper l’adaptation du poste de travail est essentielle pour permettre au patient-travailleur de maintenir ou de reprendre son travail le plus tôt possible." Dans ce contexte, et dans le cadre de sa campagne pour améliorer les pratiques, l’Assurance maladie met à disposition de nouveaux services destinés aux professionnels de santé concernés (médecins traitants, médecins spécialistes, masso-kinésithérapeutes, services de santé au travail). Il s’agit en premier lieu de la création du poste de "conseiller-service", un agent du service médical auprès de la CPAM, qui a pour vocation de faciliter les relations entre le patient, le médecin traitant, le médecin conseil et le médecin du travail. Ainsi, il peut, à la demande du médecin traitant, intervenir auprès du patient pour faciliter ses démarches auprès du médecin du travail et du service social de l’Assurance Maladie, ou encore lui organiser une consultation auprès du médecin-conseil si nécessaire. "Ce service favorise aussi bien une médecine de proximité auprès des patients qu’une médecine efficace, sobre et partagée entre les acteurs de santé", affirme le Pr Olivier Lyon-Caen, Médecin-conseil national de l’Assurance Maladie. Une nouvelle brochure d’aide à la pratique a aussi été rédigée : "Lombalgie aiguë commune : comment orienter la prise en charge pluridisciplinaire et favoriser la reprise de l’activité professionnelle". Elle a été élaborée conjointement par le Collège de la médecine générale, la Société française de rhumatologie, la Société française de médecine physique et de réadaptation, la Société française de médecine du travail et le Collège de la masso-kinésithérapie. Elle est téléchargeable sur www.ameli.fr, elle sera remise par les délégués de l’Assurance Maladie aux professionnels de santé concernés à partir de la mi-juin. Ce document s’ajoute à la fiche mémo de la HAS, à une brochure d’information qui reprend les éléments essentiels pour prévenir le passage à la chronicité de la lombalgie commune, et au livret destiné aux patients. Ces derniers peuvent aussi s’aider de l’application mobile gratuite Activ’Dos, qui propose une soixantaine d’exercices (relaxation, étirements, musculation…) à réaliser au travail ou à la maison, complétés par des vidéos sur les bons gestes de tous les jours. Enfin, ces éléments seront accompagnés par une nouvelle campagne de sensibilisation du grand public, avec la thématique "Pour que le mal de dos s’arrête, mieux vaut ne pas s’arrêter". Elle vient compléter le message de 2017 : en cas de mal de dos, "le bon traitement, c’est le mouvement". Elle sera diffusée à la télévision et sur le web à partir du 19 mai.

Approuvez-vous la décision de rendre obligatoire une prescription pour les médicaments anti-rhume à base de pseudoéphédrine ?

Frederic Limier

Frederic Limier

Oui

Il est grand temps de réaliser qu’un pharmacien n’a aucune compétence pour soigner, n’ayant, pendant ses études, jamais vu un mala... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6