Les États-Unis autorisent un premier vaccin contre le chikungunya

10/11/2023 Par L. C.
Infectiologie
L’agence américaine du médicament (Food and Drug Administration, FDA) a annoncé ce jeudi 9 novembre avoir approuvé le premier vaccin au monde contre le chikungunya. Il est indiqué pour les personnes de 18 ans et plus qui présentent un risque accru d’exposition au virus.
 

Le chikungunya constitue "une menace sanitaire mondiale émergente, avec au moins 5 millions de cas d’infection signalés au cours des quinze dernières années", écrit l’agence américaine du médicament (FDA), ce jeudi, dans un communiqué. Si certaines régions tropicales et subtropicales d’Afrique ou encore d’Asie du Sud-Est sont particulièrement exposées, le virus se propage désormais à de nouvelles zones géographiques, entraînant de fait une augmentation de la prévalence dans le monde. L’approbation par la FDA d’un premier vaccin constitue ainsi un espoir d’endiguer le virus. Cela répond "à un besoin médical non satisfait et constitue une avancée importante dans la prévention d'une maladie potentiellement débilitante avec des options de traitement limitées", a commenté le Pr Peter Marks, directeur du centre d’évaluation et de recherche sur les produits biologiques de la FDA. Une infection par le virus peut en effet conduire à "des maladies sévères et des problèmes de santé prolongés, en particulier chez les personnes âgées et les personnes ayant des antécédents médicaux", a-t-il indiqué.

  Dose unique Nommé Ixchiq, ce premier vaccin vivant atténué est développé par le laboratoire Valvena. Il vient d’être approuvé pour les personnes de 18 ans et plus, présentant un risque accru d’exposition au virus transmis par le moustique tigre. Ixchiq doit s’administrer en dose unique et par injection intramusculaire. Les études d’immunogénicité ont prouvé que le vaccin conférait des niveaux élevés d’anticorps protecteurs, avec des taux de séro-réponse de près de 99% à 28 jours pour une seule dose, d’après l’étude pivot du Lancet (juin 2023). La séro-réponse était maintenue dans le temps avec un taux de 96,3 % à six mois. En outre, en décembre dernier, Valvena annonçait des données positives sur la persistance des anticorps douze mois après la vaccination. Et concernant la tolérance, les études cliniques réalisées en Amérique du Nord montrent que les effets secondaires les plus fréquents sont des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires et articulaires, de la fièvre, ou encore des nausées et des réactions autour du point d’injection. Dans de rares cas (1,6% des participants ayant reçu le vaccin), des effets indésirables graves, requérant dans deux cas une hospitalisation, ont été relevés. La FDA a ainsi demandé à Valvena de mener une étude post-commercialisation pour évaluer plus précisément ces risques d’effets indésirables graves. En outre, l’agence américaine du médicament se montre vigilante quant à l’administration du vaccin chez les femmes enceintes : on ne connaît pas précisément les risques de transmission du virus atténué au fœtus ni s’il peut provoquer des effets indésirables sur l’enfant à naître. Une demande d’autorisation de mise sur le marché a également été déposée par Valvena le 25 octobre dernier auprès de l’agence européenne du médicament (EMA).

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