Les enfants prématurés grandissent avec moins de séquelles qu’avant
Les enfants prématurés présentent à 2 ans moins de déficiences qu’il y a 20 ans. Cependant, cette évolution positive n’est pas observée sur les taux de survies et de survies sans séquelle dans la population spécifique des très grands prématurés, les chiffres étant même inférieurs à ce qui est observé dans d’autres pays.
C’est ce qui ressort des résultats de l’étude Epipage-2, menée par chercheurs de l’équipe Inserm EPOPé (Paris) et du CHU de Lille. Ce travail constitue 2ème volet d’une vaste étude qui a inclus 5500 enfants nés prématurément entre 22 et 34 semaines de grossesse, d’avril à décembre 2011. Ces données ont été comparées à celles recueillis en 1997 dans une enquête similaire menée dans 9 régions françaises. Ainsi, Epipage-2 montre que, après un suivi de 2 ans, le taux de paralysie cérébrale a été réduit de moitié chez les enfants grands prématurés ; avec, en 2011, un taux de 7% chez les enfants nés entre 22 et 26 semaines de grossesse (très grands prématurés), de 4% chez ceux nés entre 27 et 31 semaines (grands prématurés), et de 1% de ceux nés entre 32 et 34 semaines (modérément prématurés). « La survie sans séquelles motrices ou sensorielles sévères a augmenté dans toutes les tranches de termes de naissance, en particulier pour les plus immatures. Avant 7 mois de grossesse, elle était de 74.5% en 1997 et elle est de 80.5% en 2011 » précise l’Inserm. Moins de 1% des enfants de la cohorte avait un déficit sensoriel sévère (cécité ou surdité) à 2 ans. Le développement global enfants a été apprécié par des questionnaires parentaux qui "ont permis une évaluation du développement des enfants par leur propre famille, et le repérage précoce de ceux ayant besoin d’investigations complémentaires, précise Véronique Pierrat, auteure principale de cette étude. Pour nous, l’enjeu consiste donc à identifier les enfants le plus à risque de retard de développement ultérieur. Ces questionnaires représentent une piste prometteuse pour offrir un suivi structuré des enfants tout en focalisant les ressources sur ceux qui en ont réellement besoin". Le développement des enfants prématurés est apparu conforme à celui qui était attendu pour leur âge chez 50% des enfants nés à 24-26 semaines, 59% des enfants nés à 27-31 semaines et 64% de ceux nés à 32-34 semaines. Un point négatif reste la survie générale et surtout sans déficience des enfants nés avant 5 mois de grossesse (25 semaines d’aménorrhée). Elle s’est peu améliorée au cours des 20 dernières années. Ainsi, à 2 ans, 52% des enfants nés entre 22 et 26 semaines de grossesse ont survécu, alors que c’est le cas de 93% des enfants nés entre 27 et 31 semaines et 99% de ceux nés entre 32 et 34 semaines. Globalement, les taux de survie et ceux de survie sans handicap neuromoteur et sensoriel sévère ou modéré à 2 ans ont augmenté entre 1997 et 2011 pour les enfants nés entre 22 et 31 semaines d’aménorrhée révolues. Toutefois, "aucun changement n’a été observé pour les enfants nés à 24 semaines d’aménorrhée révolues ou avant. [Ces survies] sont sensiblement moins bonnes que dans d’autres pays ayant une prise en charge en salle de naissance plus active qu’en France" souligne l’Inserm. Des réflexions sont donc en cours pour améliorer à la prise en charge de ces enfants nés extrêmement prématurés. Comme 7 autres pays en Europe, la France recommande de ne pas intervenir médicalement pour les enfants nés avant 24 semaines tout en leur offrant des soins médicaux dits de "confort".
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