La prévalence des symptômes dépressifs a augmenté durant la pandémie de Covid chez les sujets âgés diabétiques

01/02/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Psychiatrie

Afin d’évaluer les variations de la prévalence des symptômes dépressifs, de solitude et d’insomnie chez les sujets âgés diabétiques, et afin d’évaluer les facteurs de risque de ces problèmes, en particulier au moment de la pandémie de Covid-19, une analyse des données de l’étude prospective observationnelle Look AHEAD (Action for Health in Diabetes) a été réalisée. Les données ont été comparées entre deux évaluations, avant la pandémie de Covid-19 (à la visite 1 entre avril 2016 et juin 2018 et à la visite 2, entre février 2018 et février 2020) et au cours de la pandémie de COVID-19 (visite 3 entre juillet et décembre 2020). Les enquêtes étaient réalisées pour évaluer les symptômes dépressifs, la solitude et les insomnies. L’étude a inclus 2829 adultes (63.2 % de femmes, 60.6 % de Blancs, d’âge moyen 75.6 ± 6 ans). La prévalence de symptômes dépressifs faibles ou plus importants n’a pas varié significativement entre les 2 visites précédant la pandémie (p = 0.88) mais a augmenté de manière significative entre la visite précédant la pandémie et celle réalisée au cours de la pandémie de COVID-19 (19.3 % à la visite V2 à 30.4 % à la visite V3, p < 0.001). Une probabilité supérieure de symptômes dépressifs à la visite pendant la pandémie était associée au fait d’être une femme (odds ratio ajusté = 1.4 ; IC 95 % = 1.1 à 1.17), au fait d’être Blanc non hispanique (OR = 1.4 ; 1.1 à 1.7), d’avoir une obésité (OR = 1.3 ; 1 à 1.5) et d’avoir déjà des symptômes dépressifs à la visite 1 (OR = 4 ; 2.9 à 5.4) ou à la visite 2 (OR = 4.4 ; 3.2 à 5.9) ou aux 2 visites pré-COVID (OR = 13.4 ; 9.7 à 18.4). La prévalence de la solitude a augmenté, passant de 12.3 % à la 1ère visite à 22.1 % à la 3ème visite per-COVID (p < 0.001) alors que la prévalence de l’insomnie est restée stable au cours des 3 visites, entre 31.5 à 33.3 %. En conclusion, la prévalence des symptômes dépressifs, soit modérés, soit supérieurs, chez les sujets âgés ayant un diabète est plus d’1.6 fois supérieure au cours de la pandémie de COVID-19 qu’avant la pandémie.

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Claire FAUCHERY

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