Faible fiabilité et faible adhérence à l’autosurveillance glycémique des femmes ayant un diabète gestationnel

18/10/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Un contrôle le plus proche possible de la normale de la glycémie prévient les complications de la grossesse en cas de diabète gestationnel. Cependant, on connaît mal la fiabilité des carnets où sont consignées les glycémies chez les femmes ayant un diabète gestationnel et l’on connaît mal l’adhérence de ces femmes à l’auto-surveillance glycémique ainsi que les complications que cela peut avoir.

L’équipe d’Emmanuel Cosson à l’hôpital Jean Verdier a donc sélectionné, de manière prospective, des femmes ayant un diabète gestationnel de diagnostic récent qui avaient été adressées pour un programme de prise en charge du diabète et qui avaient reçu un enseignement sur les principes de l’auto-surveillance glycémique. A chaque visite de suivi, les résultats de l’auto-surveillance glycémique ont été enregistrés à partir des glucomètres et à partir des carnets puis comparés. Les complications de la grossesse ont été relevées. Les données ont été analysées sur 13±3 jours chez 91 femmes. Seules 61.5 % avaient réalisé plus de 80 % des glycémies capillaires demandées. Une mauvaise observance était associée avec une histoire familiale de diabète, des problèmes sociaux, une origine non européenne. Le temps moyen entre les tests pré- et post-prandiaux était de 141±20 minutes et 46.5 % des femmes faisaient ≥ 80 % des mesures post-prandiales entre 100 et 140 minutes après les repas. Un horaire inadéquat était associé avec l’origine ethnique et une hémoglobine glyquée  supérieure au début de l’étude. En tout, 23.1 % des femmes avaient < 90 % de valeurs identiques dans la mémoire du glucomètre et sur leurs carnets, et une faible concordance était associée à une histoire familiale de diabète. Une mauvaise observance était associée à plus de pré-éclampsie (12.2 versus 1.9 %, p = 0.049) et un horaire inadéquat des tests post-prandiaux était associé à une hémoglobine glyquée supérieure à l’accouchement (5.3±0.4 versus 5±0.3 %) malgré une insulinothérapie plus fréquente. Alors que les femmes ayant un diabète gestationnel sont considérées comme très motivées, en fait l’adhérence à l’auto-surveillance glycémique et sa fiabilité posent question et pourraient être associées à un moins bon pronostic gestationnel ce qui suggère que les soignants doivent vérifier systématiquement la mémoire du glucomètre afin d’améliorer la prise en charge du diabète gestationnel. 

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Claire FAUCHERY

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