Déficit idiopathique en hormone de croissance dans l’enfance : retester pour vérifier si l’anomalie a disparu à l’âge adulte

17/10/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Chez certains enfants présentant un retard de croissance, on peut être amené à faire le diagnostic de déficit isolé en hormone de croissance, idiopathique. On sait que lorsque ces enfants sont re-testés à l’âge adulte, ils ne sont très souvent plus déficitaires en hormone de croissance lors du test de stimulation, laissant donc penser à une réversibilité du déficit en GH.

La réévaluation par stimulation du déficit en hormone de croissance fait partie des recommandations pédiatriques lorsque les enfants ayant un déficit isolé idiopathique atteignent leur taille finale. Sur les trois dernières décennies, de nombreuses études ont évalué les taux de réversibilité utilisant différentes méthodologies avec des paramètres cruciaux comme l’étiologie du déficit en hormone de croissance ou les seuils de GH au moment du test. Les résultats étant très hétérogènes, une équipe autrichienne a mené une revue systématique avec une méta-analyse. Les cohortes des études ont été mélangées en fonction des seuils d’hormone de croissance adoptés lors du test fait à l’âge adulte et en fonction du moment du test. Sur les 29 études initialement identifiées, 25 donnaient suffisamment de détails sur l’analyse du déficit isolé idiopathique en GH permettant de ressortir 2030 données de patients ayant un déficit isolé idiopathique en GH. Les taux de réversibilité diminuent de manière significative lorsque le seuil de GH au moment du test à l’âge adulte augmente (p = 0.0013). Les taux de réversibilité poolés étaient de 80 % (IC 95 % = 59 – 92 %, n = 227) lorsque les cohortes utilisaient un seuil de GH de 3 – 4 ng/ml. Il était de 73 % (62 – 81 %, n = 516) lorsque le seuil était de 5 – 6 ng/ml et il était de 55 % (41 – 68 %, n = 1287) lorsque le seuil retenu était de 7 à 10 ng/ml. Les sujets re-testés au moment de la taille finale (n = 674) avaient un taux poolé de réversibilité de 74 % (64 – 82 %) en comparaison d’un taux de 48 % (25 – 71 %) lorsque les sujets étaient re-testés avant la taille finale (n = 653). Cette étude confirme donc qu’il faut réévaluer le déficit en hormone de croissance isolé idiopathique au moment où les sujets atteignent leur taille finale comme cela est recommandé. Les taux élevés de réversibilité doivent faire s’interroger sur l’intérêt d’un test plus précoce pour interrompre le traitement par hormone de croissance s’il n’est plus nécessaire.

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Claire FAUCHERY

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