Les experts de l’association rappellent ainsi que les patients atteints d’eczéma n’ont pas plus de risques de contracter le Covid 19 que le reste de la population, sauf s’ils sont traités par immunosuppresseurs (ciclosporine, méthotrexate, azathioprine,corticoïdes par voie orale ou injectable). Dans ce cas, le confinement et les mesures barrières sont fondamentals. En revanche, le dupilumab et l’alitrétinoïne ne sont pas considérés comme des facteurs de fragilité face au Covid 19. Une consultation avec le médecin est indispensable pour ces patients afin de réévaluer la balance bénéfice/risque des traitements. Le comité scientifique et de recherche ResoEczéma préconise de :
- ne pas interrompre les traitements suivants sans avis médical : cortisone systémique (voie orale ou injectable) et immunosuppresseur systémique (méthotrexate, ciclosporine ou azathioprine) ;
- poursuivre le traitement par alitretinoïne en cas d’eczéma chronique sévère des mains, les injections de dupilumab pour les formes sévères de dermatite atopique (biothérapie qui n’entraine pas de surrisque infectieux), de même que le tacrolimus.
- maintenir dans les mêmes conditions les traitements de fond à base de corticoïde inhalé, pour éviter une aggravation de la pathologie ;
- continuer à l’identique les traitements locaux sous corticoïdes topiques (crèmes, pommades, lotions). Ils sont sans risque.
Les patients peuvent renouveler leur ordonnance directement en...
pharmacie, et n’ont donc plus besoin de se rendre chez leur médecin pour cela. Par ailleurs, si le travail constitue un risque, les patients sous immunosuppresseurs systémiques (méthotrexate, ciclosporine, azathioprine), cortisone systémique (voie orale ou injectable), ou biothérapies (anti TNF alpha, anti IL12/23, anti IL17 et anti IL 23) peuvent bénéficier d’un arrêt de travail, accessible sans passer par l’employeur ou le médecin traitant, via le lien declare.ameli.fr.
Eviter la sécheresse cutanée des mains Les experts fournissent aussi des conseils pour les patients présentant un eczéma des mains, qui peut être accentué par les lavages fréquents et l’utilisation de gel hydroalcoolique. Ainsi, ils recommandent "d’utiliser des savons sans savon, des savons adaptés aux peaux atopiques ou des huiles lavantes, en privilégiant toujours des produits sans parfum". Il est conseillé d’appliquer des émollients après utilisation de gels. Le port de gants en latex ou en vinyle peut entraîner une aggravation de l’eczéma des mains (transpiration, macération). Le lavage des mains très régulier avec des produits adaptés est alors nécessaire. Les spécialistes insistent sur l’inefficacité de porter un foulard ou une écharpe en guise de protection : "En plus d’être inefficace, cela entraîne, par le frottement, de nouvelles plaques sur le visage et le cou, des démangeaisons … avec le risque de se toucher le visage et de contracter le virus par les mains". L’Association française de l’eczéma conseille enfin de s’occuper l’esprit au maximum pour éviter l’engrenage "démangeaisons, plaies, énervement, stress…". Elle suggère par exemple de s’initier à de nouvelles activités pour se détendre ; d’appliquer du froid sur les plaques pour calmer rapidement les démangeaisons ; d’aérer les pièces du domicile tous les jours au moins 15 minutes, le matin de préférence (pour éviter les pollens) ; et de procéder au nettoyage de la maison régulièrement. L’eczéma concerne 2,5 millions de Français, dont 20% d’enfants de moins de 7 ans.
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