Congrès français de rhumatologie : Mici sous anti-IL 17, de plus amples données nécessaires

21/01/2019 Par Corinne Tutin
Rhumatologie
Quarante à 50 % des formes sévères de spondyloarthrites ne répondent pas aux anti-TNFα. Après l’ustékinumab un anti-IL12/23, dans le rhumatisme psoriasique, sont apparus en juin 2016, puis en avril 2018, deux anti- IL17, le sécukinumab et l’ixékizumab.

Une étude multicentrique rétrospective en vraie vie, ayant comparé 75 patients avec un rhumatisme psoriasique traités par sécukinumab à 111 autres ayant reçu de l’ustékinumab suggère que les résultats thérapeutiques sont proches de ceux des anti-TNF à 12 mois, avec cependant un pourcentage de rémission un peu plus élevé sous sécukinumab, a indiqué le Dr Jean-Guillaume Letarouilly (CHRU de Lille). La question qui se pose pour les anti-IL17 est celle de leur tolérance gastro-entérologique. En effet, 5 cas de maladies de Crohn (MC) ont été rapportés parmi les 571 patients avec une spondylarthrite ankylosante, exposés au sécukinumab dans les études Measure 1 et 2 (1). Ce qui correspond à 0,7 cas pour 100 patients année. Deux rectocolites hémorragiques (RCH) ont aussi été décrites dans l’étude Future 2 entreprise dans le rhumatisme psoriasique. De plus, une étude randomisée contre placebo a conclu à l’absence d’efficacité contre placebo du sécukinumab dans la maladie de Crohn (2). Afin de mieux analyser ces risques potentiels de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici), un recueil prospectif national Missil des patients développant de novo une Mici sous anti-Il 17 a été mis en place de février à juin 2018. Onze MC et 1 RCH ont été signalées sous sécukinumab, dont 6 chez des patients avec une spondyloarthrite axiale, 3 avec une spondyloarthrite périphérique et 3 avec une spondyloarthrite mixte. La plupart des malades ont guéri ou se sont améliorés mais l’un s’est aggravé et un autre est décédé dans les suites d’un infarctus massif apparu dans un tableau de dénutrition majeure liée à une MC. "Ces 12 cas supplémentaires, qui s’ajoutent à ceux des essais cliniques, ne sont pas forcément en faveur d’une imputabilité du secukinumab, car les Mici existaient peut-être déjà à l’état préclinique. Malgré tout, ils incitent à mettre en place une étude cas-témoins pour définir les facteurs de risque associés au développement d’une Mici sous anti-IL17, a conclu le Dr Letarouilly. Les mécanismes en jeu ne sont pas connus, mais dans les modèles murins le blocage de l’IL17 aggrave le modèle de colite induite au dextran sulfate de sodium. Et, on sait que l’IL17 joue un rôle important dans l’immunité anti-fongique. On pourrait donc imaginer que le développement d’une candidose puisse déclencher une inflammation du tube digestif".   1) Baeten D, et al. N Engl J Med 2015;373:2534-48. 2) Hueber W, et al. Gut 2012;61:1693-700.

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