Cancers : l’Académie de médecine plaide pour un meilleur accès des personnes âgés à l’immunothérapie
Ces traitements, actuellement utilisés dans une vingtaine de cancers sont très efficaces, induisant parfois des rémissions à long terme. En outre, leur utilité est étendue maintenant à des tumeurs, comme le carcinome épidermoïde cutané avancé et la tumeur de Merkel, qui surviennent généralement chez des sujets de plus de 70 ans. Or ces traitements sont peu étudiés chez les personnes âgées, et de ce fait moins utilisés dans cette population en raison de doutes sur l’efficacité et la tolérance. Ils « sont prescrits [aux personnes âgées] avec beaucoup de réserve, alors que plus de 50 % des patients d’oncologie ont 75 ans et plus » affirme l’Académie de médecine dans un communiqué. Pourtant cette diminution de l’efficacité et de la tolérance n’est, en réalité, que supposée. Les personnes âgées sont en effet sous représentées dans les essais, car les investigateurs hésitent généralement à les inclure du fait de leur âge et de leurs comorbidités. Au contraire, des études suggèrent l’inverse. Ainsi, deux grands essais, portant sur des patients atteints de mélanome ou autres tumeurs métastatiques, montrent que les patients de plus de 65 ans répondent aussi bien à l’immunothérapie que les plus jeunes avec une survie sans rechute et une survie globale identiques, quelle que soit l’immunothérapie prescrite (ipilimumab, anti-PID-1, voire anti-PDL-1) sans plus d’effets secondaires. En outre, une étude publiée en 2021 (Iacono D. et al. Pigment Cell Melanoma Res. 2021; 34:550–563), portant sur des « données de vraie vie » confirme que l’efficacité de l’immunothérapie chez les personnes âgées est similaire par rapport au reste de la population traitée et, sans plus d’effets secondaires. Au vu de ces données récentes l’Académie de médecine souligne l’importance de traiter par immunothérapie les patients de plus de 70 ans atteints de cancers chaque fois qu’il peut y avoir un bénéfice pour eux. L’évaluation gériatrique est fondamentale dans ce contexte, pour s’assurer de l’absence d’interférence avec certaines comorbidités, ainsi que des conditions mentales, émotionnelles ou nutritionnelles du patient. La décision thérapeutique et le suivi doivent être multidisciplinaires. L’Académie recommande, enfin, de poursuivre et d’accentuer la recherche clinique et translationnelle dans ce domaine, en vue de permettre aux sujets âgés « de bénéficier de traitements modernes les moins toxiques possibles, sans altérer leur qualité de vie ».
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