Cancers : alerte sur l’augmentation des délais d’accès aux soins

02/02/2024 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
Dans un contexte de difficultés du système de santé et d’augmentation des pénuries et ruptures de stocks de médicaments, la Ligue contre le cancer alerte – à l’occasion de la Journée mondiale du cancer, le 4 février -  sur "de nouvelles détériorations dans le parcours de soins des malades du cancer".  

 

En particulier, d'après une étude BVA Xsight initiée par la Ligue, et conduite en octobre 2023 , le délai entre la réalisation de la mammographie d’alerte et l’accès au premier traitement a fortement augmenté entre 2019 et 2023, passant de 9,3 à 11,5 semaines. Un délai beaucoup trop élevé dans les 2 cas, sachant que l’Institut national du cancer (INCa) considère qu’il ne faut pas qu’il dépasse 6 semaines.  

Plus largement, la Ligue affirme que ce temps de latence est beaucoup trop long pour tous les cancers, avec, en moyenne, un retard cumulé de deux semaines entre la suspicion et le début des traitements. Et à ce retard s’ajoute celui de la durée du parcours de soin, qui s’est allongé de 6 semaines supplémentaires en moyenne, des chiffres "bien supérieurs aux indicateurs de qualité et de sécurité des soins récemment élaborés par l’INCa et la HAS", estime la Ligue. 

L’association alerte aussi sur les pénuries de médicaments qui touchent, de façon prioritaire, ceux destinés à traiter les complications ou effets secondaires des cancers (56% des pénuries déclarées par les professionnels), ainsi que d’autres utilisés pendant le parcours de soins comme les curares (33%) et les chimiothérapies (22%). Avec des conséquences majeures sur le bien-être et la morbidité des patients (angoisses et anxiété, perte de temps importante, aggravation d’autres symptômes et même du cancer). Au global, 47% des professionnels estiment que les pénuries de médicaments ont un impact négatif sur la survie à 5 ans de leurs patients, rapporte la Ligue. 

L’étude souligne en outre les difficultés persistantes d’accès aux soins, rencontrées par 3 personnes sur 10, à type de report ou annulation de consultations et de traitements, refus de soins, problème d’accès à un ou plusieurs médicaments. Ce phénomène concerne particulièrement les personnes à faible revenu (39%), mais aussi celles résidant à Paris (38%), dans les DROM, ainsi que les femmes et les personnes racisées. Le reste à charge peut être conséquent pour certains malades ; il concerne, en particulier, les soins de support, le recours à des médecines douces, les aides à domicile, et les frais éventuels d’hébergement. 

"Rien ne doit nous faire reculer pour lutter contre les inégalités, souligne Daniel Nizri, président national de la Ligue contre le cancer. Ce sont en effet les personnes vivant déjà des situations complexes qui vont se retrouver d’avantage fragilisées face à la maladie : inégalités d’accès aux programmes de dépistage, diagnostics tardifs, difficultés d’accès aux traitements et à leur bonne observance, informations inadaptées, renoncement aux soins, non-accès aux essais cliniques".

 

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

Photo de profil de Luc Guiheneuf
12 points
Médecine générale
il y a 2 ans
Non seulement les français sont mal logés et mal nourris avec l'inflation et mal chauffés et de plus en plus mal soignes et comme le dit Michen Onfray Macron n'a strictement aucune empathie pour le peuple et il la montré en crevant les yeux des Gilets Jaunes pauvres parmi les pauvres et ce n'est pas avec la cage aux folles ( nouveau gouvernement !) que ça risque de changer ....je ne comprend pas que les Français ne soit pas plus révolutionnaire envers leur gouvernants qui sans vergogne s'octroie des augmentations faramineuseset se servent dans les caisses....espérons qu'un jour cela viendra et que des têtes tomberont !
Photo de profil de ERIC BERNARD
2,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Rien ne doit nous faire reculer pour lutter contre les inégalités si on arrêtait de maltraiter les soignants (médecins, IDE,...) pour éviter qu'ils abandonnent leur métier, ça serait un bon début
Photo de profil de HENRI BASPEYRE
14,8 k points
Résistant
Chirurgie générale
il y a 2 ans
il y a des délais d'attente partout en médecine enfin bientôt,1 émissaire va aller chercher des médecins à l'étrangre! en SUIISE? non
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2