FMC : 10 points clésSahos : diagnostic et traitements

Sa recherche et sa prise en charge sont importantes, car il est source de complications, notamment cardiovasculaires.

Emma Francès
  1. 01
    Point formation n°1

    Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (Sahos) est défini par l’association de symptômes cliniques, principalement une somnolence, et de troubles respiratoires du sommeil. Ce syndrome toucherait 4 % de la population, plus souvent les hommes.

  2. 02

    Le principal signe est une somnolence diurne excessive, qui est non expliquée par d’autres facteurs. Elle peut être identifiée en consultation grâce à l’échelle d’Epworth.

  3. 03

    Peuvent s’y associer des ronflements, des pauses constatées par l’entourage, un sommeil agité, des sueurs nocturnes, une nycturie, plus rarement une insomnie, une asthénie au réveil, des céphalées matinales, des troubles de l’humeur ou encore une perte de la libido.

  4. 04

    Les facteurs de risque sont l’obésité, notamment viscérale, ainsi que certaines anomalies ORL (hypertrophie amygdalienne, grosse langue…) ou maxillo-faciales (rétrognatisme).

  5. 05

    Le diagnostic positif nécessite un enregistrement de la ventilation au cours du sommeil, qui permet de calculer l’indice d’apnées-hypopnées (IAH). Il en existe de deux types : la polygraphie ventilatoire, qui enregistre la respiration au cours du sommeil, et la polysomnographie (PSG), plus complète, qui associe un électroencéphalogramme 3 dérivations, un électro-oculogramme et un électromyogramme. La polygraphie, plus facile, est l’examen de première intention. Elle s’adresse aux patients avec une probabilité élevée de Sahos, sans autre trouble du sommeil et chez lesquels on ne soupçonne pas d’autre pathologie (jambes sans repos, narcolepsie…). La PSG doit être réservée aux autres cas.

  6. 06

    Le diagnostic est établi devant la présence d’un ou plusieurs des éléments suivants :
    - somnolence, sommeil non réparateur, fatigue ou insomnie ;
    - réveil avec arrêt de la respiration ;
    - ronflements habituels et/ou interruptions de la respiration observés par l’entourage ;
    - hypertension artérielle, troubles de l’humeur, troubles cognitifs, maladie coronarienne, AVC, insuffisance cardiaque, fibrillation auriculaire, diabète de type 2.
    Auxquels doit être associé l’un des deux critères suivants :
    - PSG ou polygraphie ventilatoire : indice d’événements respiratoires obstructifs > 5/h de sommeil ou d’enregistrement ;
    - ou indice d’événements respiratoires obstructifs > 15/h de sommeil ou d’enregistrement.

  7. 07

    La gravité est évaluée sur le nombre d’événements nocturnes. Ainsi, on parle de Sahos sévère pour un IAH supérieur ou égal à 30/h d’enregistrement ou de sommeil, de Sahos modéré pour un IAH entre 15 et 30 et de Sahos léger si l’IAH est entre 5 et 15. Le retentissement sur la qualité de vie doit aussi être apprécié.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le Sahos entraîne une augmentation du risque d’hypertension artérielle, ainsi qu’une altération du métabolisme lipidique et glucidique. Un bilan cardiovasculaire est donc nécessaire.

  9. 09

    Le traitement de référence est la ventilation nasale par pression positive continue (PPC). La PPC est recommandée en première intention lorsque l’IAH est supérieur à 30, et lorsque qu’il est compris entre 15 et 30, en présence d’un sommeil de mauvaise qualité (au moins 10 micro-éveils par heure de sommeil) ou d’une maladie cardiovasculaire grave associée.
    Le traitement alternatif est représenté par les orthèses d’avancée mandibulaire. Elles sont recommandées en première intention lorsque l’IAH est compris entre 15 et 30 en l’absence de maladie cardiovasculaire grave associée. Une intervention chirurgicale peut être utile.

  10. 10

    Des mesures hygiéno-diététiques sont toujours recommandées. Un amaigrissement et la pratique d’une activité physique sont généralement nécessaires.