FMC : 10 points clésInfections à VRS : plusieurs moyens de prévention
Deux populations sont particulièrement touchées par les infections à VRS : les nourrissons et les personnes âgées.
La prophylaxie a été récemment bouleversée par l'arrivée des vaccins et des anticorps monoclonaux.
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01Point formation n°1
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est un virus à ARN. Il se transmet :
- par voie aérienne via la toux et les éternuements des personnes infectées ;
- par contact direct avec une personne infectée ;
- par contact indirect avec des objets ou des surfaces infectés (jouets, mouchoir, téléphone, meubles, etc.). -
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Le VRS peut être à l'origine d'une bronchiolite, une infection des voies respiratoires inférieures, chez les nourrissons de moins de 2 ans. Ainsi, le VRS est l'agent infectieux responsable de la bronchiolite dans 60 à 90 % des cas chez le nourrisson.
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Les bronchiolites évoluent par épidémies débutant généralement à l'automne et se terminant à la fin de l'hiver (de mi-octobre à mars environ), avec un pic en fin d'année. Ce sont des infections extrêmement fréquentes, qui représentent la première cause d'hospitalisation en pédiatrie. Ainsi, chaque année, en France, près de 30 % des enfants de moins de 2 ans contractent une bronchiolite, soit environ 480 000 cas par an.
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Les signes cliniques chez le nourrisson sont, le plus souvent, des symptômes d'infection des voies respiratoires supérieures et de la fièvre. Mais ils peuvent parfois s'accompagner d'une détresse respiratoire (tachypnée, tirage intercostal), d'un wheezing et d'une toux sifflante ou sèche. Des crépitants peuvent être entendus à l'auscultation.
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Si son évolution est généralement bénigne, et que la maladie guérit le plus souvent en cinq à dix jours, la bronchiolite entraîne une hospitalisation chez 2 à 3 % des nourrissons de moins de 1 an. Dans la majorité des cas de forme sévère, on n'observe pas de facteurs de risque particulier chez ces enfants. Les indications d'hospitalisation sont : une détresse respiratoire d'évolution rapide, une cyanose, une léthargie, des antécédents d'apnées, une hypoxémie et une prise de liquide insuffisante.
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Autre population particulièrement touchée par les infections à VRS, les seniors, ainsi que les porteurs de maladies chroniques et les personnes immunodéprimées. Là aussi, elles surviennent principalement en hiver. Ainsi, chaque année, 15 000 à 20 000 personnes âgées sont hospitalisées en raison d'une infection à VRS. Dans ces populations de patients souvent fragilisés, le VRS peut induire des complications respiratoires graves à type de pneumopathie, d'exacerbation d'une maladie cardiopulmonaire sous-jacente ou de syndrome de détresse respiratoire aiguë. Une assistance respiratoire peut parfois s'avérer nécessaire.
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Pour réduire les infections et les formes graves chez les nourrissons, deux stratégies de prévention par immunisation sont actuellement disponibles : la vaccination de la femme enceinte, ou l'administration au nouveau-né ou au nourrisson d'un anticorps monoclonal préventif dirigé contre le VRS.
Ainsi, chez la femme enceinte, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande la vaccination par Abrysvo (Pfizer) entre 32 et 36 semaines d'aménorrhée. Le nouveau-né sera alors protégé de sa naissance jusqu'à l'âge de 6 mois. -
08Point formation n°8
Par ailleurs, le nirsévimab (Beyfortus, Sanofi), un anticorps monoclonal ciblant le VRS, est indiqué chez les nouveau-nés et les nourrissons pendant leur première saison de circulation du VRS. Il s'administre en une seule injection, avant le début de la saison épidémique ou dès la naissance chez les nourrissons nés au cours de la saison d'épidémie à VRS. Une seule administration suffit pour diminuer le risque d'infection à VRS durant au moins cinq mois, couvrant ainsi la saison épidémique.
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Beyfortus est par ailleurs indiqué jusqu'à l'âge de 2 ans chez certains enfants à risque de bronchiolite grave. La dose est alors de 200 mg (administrés en 2 injections de 100 mg sur des sites distincts). Autre anticorps monoclonal, le palivizumab (Synagis, AstraZeneca), commercialisé depuis 2000, est indiqué chez certains enfants à risque élevé d'infection à VRS.
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Chez les seniors, la HAS a recommandé, en juillet 2024, la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus, ainsi que les 65 ans et plus atteints de pathologies respiratoires chroniques ou cardiaques (en particulier BPCO et insuffisance cardiaque) contre le VRS. Les vaccins disponibles sont Abrysvo (Pfizer) et Arexvy (GSK). La vaccination par Arexvy ou Abrysvo peut être réalisée en même temps que la vaccination contre la grippe saisonnière.