“On observe clairement un recul du choix de la médecine générale chez les futurs internes. Malheureusement, à cause de l’annonce de la quatrième année d’internat, on s’y attendait”, nous confiait Florie Sullerot, présidente de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale vendredi dernier à quelques heures de la fin de la procédure de choix des spécialités.
Ce recul s’observe plus particulièrement dans le recul du rang médian de la médecine générale… En témoigne un graphique réalisé par l’internaute MrFDA sur le réseau social X (anciennement Twitter). “Le décrochage des choix en MG cette année est massif, et du jamais vu depuis la création des nouveaux DES* en 2017 (en replacement notamment de DESC réalisés après un internat de MG)”, écrit-il en publiant un graphique résumant les choix de tous les candidats.
La médecine générale fait le plein
Si les médecins ont été nombreux à déplorer ce constat, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE), de son côté, s’est félicité de l’attrait de la spécialité pour les futurs internes. “Le passage du DES à 4 ans n’a pas altéré l’élan de plus en plus grand pour la spécialité médecine générale. Les 3 645 postes ouverts ont tous été choisis, et seuls 8 postes relevant des CESP n’ont pas été pourvus. La médecine générale fait partie des spécialités dont tous les postes sur liste principale ont été choisis, ce qui n’est pas le cas pour 5 autres”, écrit son président, le Pr Olivier Saint-Lary dans un communiqué.
Selon le CNGE, 99,8% des postes ouverts en médecine générale ont été pourvus au total, “taux historiquement le plus haut et jamais atteint depuis que ces chiffres sont comptabilisés (en 2004)”. “Le DES de médecine générale à 4 ans est ainsi plébiscité”, estime-t-il encore.
Le Pr Olivier Saint-Lary regrette toutefois que la répartition des postes ouverts “ait surchargé deux inter-régions (Centre-Val-de-Loire et Île-de-France) au mépris des possibilités de formation et malgré les alertes des universitaires de médecine générale”. Pour le CNGE, il est maintenant nécessaire que les moyens donnés à la formation en médecine générale “rejoignent ceux des autres spécialités”. “Cette demande émane non seulement des étudiants et des universitaires, mais aussi des inspections générales de la santé et de l’enseignement supérieur”, assure-t-il.
*Diplôme d’études spécialisées
La sélection de la rédaction
Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?