Un poilu mort pour la France en 1916 lors de la bataille de Verdun a été identifié après une incroyable enquête scientifique. L'homme se nomme Claude Fournier.
Tout démarre le 6 mai 2015, relate Lexpress.fr. Des travaux de rénovation sont alors en cours au mémorial de la Grande Guerre à Verdun. Trois squelettes sont retrouvés. Ils font partie des 300 000 soldats (160 000 Français et 140 000 Allemands) morts lors de la bataille de Verdun. Bruno Frémont, médecin légiste passionné d'histoire et spécialiste de Verdun, est appelé sur les lieux. Il lui faudra une demi-journée pour extraire les trois corps. Avec l'aide des ouvriers présents, il parvient également à déterrer une plaque militaire. Elle indique "Claude Fournier, 1900, Mâcon". Le docteur Frémont se retrouve donc avec trois corps pour un seul nom. Le médecin légiste va se donner pour mission de mener l'enquête. Il commence par effectuer les premières vérifications sur le site du ministère de la Défense. La fiche de matricule résume : "Fournier Claude, sergent, 134e régiment d'infanterie, mort pour la France le 4 août 1916, tué à l'ennemi devant Douaumont, né le 27 novembre 1880, à Colombier-en-Brionnais, Saône-et-Loire". L'homme avait donc 36 ans au moment de sa mort. Une information qui va compter lors de l'analyse des os des trois squelettes. Deux d'entre eux disposent d'extrémités claviculaires non soudées, ce qui signifie qu'ils avaient moins de 20 ans. Le troisième, lui, semble plus âgé. Mais comme l'explique Manu Robin, l'assistant du médecin, rien ne garantissait que la plaque retrouvée soit bien celle du soldat allongé sur la table du docteur Frémont. Alors qu'un article du Journal de Saône-et-Loire fait état de la découverte des corps et de la plaque, Jean-Paul Malatier, le maire de la petite commune de Colombier-en-Brionnais constate que le nom de "Claude Fournier" ne lui est pas étranger. Il se souvient de l'avoir lu sur le monument aux morts de la commune. Il se lance alors dans une vaste recherche généalogique et finit par retrouver une petite-nièce du soldat, laquelle l'oriente sur la piste du petit-fils du défunt, Robert Allard, 75 ans, domicilié à Cannes. Après autorisation du ministère de la Défense, un test ADN est réalisé. Le verdict ne tarde pas: l'ADN du petit-fils est "compatible" avec celui de l'une des trois dépouilles. Claude Fournier vient donc d'être formellement identifié. Mais s'il a un nom, l'homme n'a toujours pas de visage. L'institut de recherche criminelle de la gendarmerie, à Pontoise, entreprend alors d'établir son portrait-robot à partir de ses ossements et de l'ADN disponible, une technique habituellement consacrée aux enquêtes criminelles. Grâce à ces outils de pointe, Claude Fournier retrouve une identité complète. Un siècle après sa disparition, le sergent Claude Fournier est sorti de l'oubli. [Avec lexpress.fr]
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