Sous le feu des critiques, le Pr Guy Vallancien démissionne de la commission sur le complotisme

07/10/2021 Par L. C.

Sanctionné par l’Ordre des médecins pour avoir rédigé un faux et au cœur de plusieurs polémiques, le Pr Guy Vallancien, médecin urologue, a annoncé ce jeudi 7 octobre son retrait de la commission sur le complotisme et la désinformation récemment mise en place par Emmanuel Macron. Il dénonce une "campagne de dénigrement" à son encontre.   Récemment mis en cause dans plusieurs affaires, le médecin urologue a annoncé ce jeudi 7 octobre son départ de la commission anti-complots "Les Lumières à l’ère du numérique", présidée par le sociologue Claude Bronner et qui vient tout juste d’être mise en place par le Président de la République. Cette commission est chargée de rendre "une série de propositions concrètes dans les champs de l’éducation, de la régulation, de la lutte contre les diffuseurs de haine et de la désinformation" d’ici la mi-décembre. La participation de Guy Vallancien à cette commission est depuis plusieurs jours particulièrement critiquée par plusieurs de ses pairs, faisant ainsi naître la controverse. En effet, l’ancien médecin du président François Mitterrand a été sanctionné par un blâme cet été par la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre pour avoir rédigé un faux, révélait Marianne le 20 septembre. Une décision dont il avait assuré "n’avoir rien à foutre". Ses prises de position ont-elles aussi été vivement critiquées, notamment dans le cadre de l’affaire du Mediator : le Dr Irène Frachon lui reprochant dans une tribune publiée dans Le Monde d’avoir "nié la gravité" de l’affaire "depuis des années et sans vergogne". "Il est à craindre qu'une telle commission, dont l'un des membres s'est abîmé, non seulement n'apporte aucune réponse raisonnable et raisonnée à la problématique soulevée, mais creuse un peu plus le fossé entre beaucoup de nos concitoyens et les élites qu'ils critiquent, à tort ou parfois à raison", estimait la lanceuse d’alerte.   Propos controversés sur les examens gynécologiques Le nom de celui qui est membre de l’Académie de médecine a également été évoqué dans L’Express dans le cadre du scandale  du "charnier" de Paris-Descartes – que le magazine a révélé il y a près de deux ans, ce dernier ayant dirigé le Centre de don des corps (CDC) de 2004 à 2014. Le journal questionnait alors le rôle de l’urologue, qui ne fait pour l’heure l’objet d’aucune poursuite judiciaire, et de sa société anonyme, l'Ecole européenne de chirurgie, créée en 2001 au sein de l’Université, "qui revendait des corps notamment aux industriels pour leurs propres tests, comme des crash-tests automobiles".  

Ses propos controversés sur les examens gynécologiques tenus en 2015 sur l’antenne de la BBC refont également surface : "Mes chefs m’ont appris à m’entraîner à pratiquer des examens rectaux et vaginaux à des personnes sous anesthésie, sans aucun consentement du patient. Nous pensions à l’époque que les patients avaient confiance dans le chirurgien, et c’était un but louable. […] Personnellement, je pense que nous pouvons parfois utiliser le corps du patient pour s’entraîner. C’est normal, c’est comme ça qu’on apprend. Doit-on avoir un formulaire de consentement, un de plus ? Pourquoi pas ? Je ne pense pas que ce soit important, mais si les gens ont besoin, nous le ferons." Face à la polémique, le Pr Vallancien a ainsi décidé de se retirer de cette toute nouvelle commission. "J'aurais pu rester mais ça aurait créé des conflits au sein de la commission, ça n'est pas sain. Il n'y avait pas de bonne solution, mais j'ai pris celle qui m'apparaissait la plus libre et la plus honnête", a-t-il déclaré à l’AFP, dénonçant toutefois "une honteuse campagne de dénigrement ignoble et mensonger". [avec AFP et Marianne]

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