rist

Crédit photo : Louise Claereboudt

Menaces de grève des médecins libéraux : la main tendue de Stéphanie Rist

Invitée ce jeudi 20 novembre par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), la ministre de la Santé a dit comprendre les "craintes" des médecins libéraux vis-à-vis du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Appelant à renouer le dialogue, Stéphanie Rist assure que la sur-cotisation des dépassements d'honoraires ne sera pas réintroduite dans le texte.

20/11/2025 Par Aveline Marques
PLFSS 2026 Politique de santé
rist

Crédit photo : Louise Claereboudt

"Quand on est ministre, on redoute toujours une mobilisation générale évidemment et on redoute aussi la perte de confiance", a réagi Stéphanie Rist, interrogée ce matin par Egora sur la fronde des médecins libéraux lors d'un rendez-vous organisé par l'Ajis.

Comme elle l'avait fait devant les spécialistes d'AvenirSpé, à La Baule, samedi, la ministre de la Santé a tenté d'apaiser les "craintes" des libéraux vis-à-vis du PLFSS, et notamment de l'article 24 sur les "rentes". "Cette mesure dit qu'on va regarder avec les syndicats, secteur par secteur, acte par acte s'il y a une rente excessive", a-t-elle rappelé. C'est seulement si ces "négociations avec les professionnels ne mènent à rien", qu'il pourra y avoir "des décisions unilatérales" de baisses de tarifs, "ce qu'il s'est passé avec les radiologues". C'est "ce qui fâche beaucoup" les médecins, reconnaît Stéphanie Rist, qui trouve toutefois légitime qu'une rentabilité de 20 à 30%, "le double des entreprises marchandes", "pose question quand il s'agit de financement de la Sécurité sociale". "Vous baissez les revenus de certains professionnels donc je comprends que ce ne soit pas marrant mais encore une fois on parle de rentabilité très très haute", a-t-elle appuyé.

Stéphanie Rist face aux journalistes de l'Ajis. Crédit photo : Aveline Marques

Taxer les professionnels n'était pas la bonne façon de faire"

Sur la question des dépassements d'honoraires, en revanche, la ministre de la Santé concède que "taxer les professionnels n'était peut-être pas la meilleure façon de faire". L'article 26, supprimé à l'Assemblée nationale, "ne sera pas remis" dans le PLFSS, a-t-elle assuré. "Est-ce que taxer n'aurait pas entrainé, plutôt, une inflation de ces dépassements ? C'est possible, en tout cas c'était dans les arguments des parlementaires qui ont voulu supprimer cet article, auxquels j'ai été sensible", a expliqué Stéphanie Rist. "Il faut qu'on travaille avec les professionnels, qui ont conscience du sujet, pour trouver des mesures" afin de "limiter" ces dépassements, qui ne sont pas toujours faits "avec tact et mesure" – "et le président de l'Ordre est assez engagé sur le sujet". "Je veux qu'on recrée ce lien de confiance aussi pour les négociations conventionnelles", a-t-elle affirmé.

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

3 débatteurs en ligne3 en ligne
Photo de profil de FRANCOIS CORDIER
2,8 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 27 jours
"une rentabilité de 20 à 30%, "le double des entreprises marchandes", "pose question quand il s'agit de financement de la Sécurité sociale". Eh bien justement NON, madame la ministre ! Arrêtez de mentir en souriant en relayant le discours toxique d'une CNAM aux abois: Les compléments d'honoraires libres ne sont pas pris en charge par le budget de l'assurance maladie et vous le savez fort bien en tant qu'ancienne praticienne. Si nous consentons à supporter encore quelques temps les charges actuelles et futures (combien de retraites d'ancien ministre à rajouter au budget "social" ?) d'une tutelle ministérielle, ça n'est pas pour lire ou entendre de pareilles insanité comptables de la part d'une prétendue autorité compétente ! Le gros reproche gouvernementeur contre l'honoraire libre des secteurs II et III que les "dirigeants" et médias relayent complaisamment en meutes mimétiques et panurgesques, c'est qu'il constitue la meilleure loupe d'observation de l'incompétence financière d'un assureur national qui aura réussi en 50 ans à laminer un tissus sanitaire libéral de proximité après avoir chassé les grandes industries du pays écrasées de charges sociales discriminatoires alors que les autorités nationales et supra-nationales ont laissé entrer en Europe des produits et services extra-européens non chargés (souvent fabriqués hors d'Europe par les mêmes "réfugiés industriels") , dans une concurrence totalement déloyale . La gouvernance n'autorise pas tous les moyens, et surtout pas le mensonge !
Photo de profil de Pat Bourgpat
2 k points
Débatteur Passionné
il y a 28 jours
Vaste question de la rentabilité "excessive" dans un pays qui se désindustrialise et s'appauvris du fait de la plus faible rentabilité de son industrie par rapport à ses voisins. A croire les politiques, le but d'une industrie n'est pas de réaliser des bénéfices. Mais bon, on a des personnes qui croient que l'on peu les payer avec un budget en déficit. Une activité avec un faible bénéfices nécessite de compenser ce faible bénéfice â l'acte par un nombre important d'actes. La médecine ayant pour but au contraire de rendre au patient sa santé et non à la maintenir dans la maladie pour augmenter le nombre d’actes à lui vendre, en dehors d'une vision à la knock, cela n'ira pas très loin. Enfin, tout le monde connais les supermarchés Français où les clients payent le premier article à 100% du tarif, le second à 50% du tarif et le reste du caddie est gratuits. Oui la rentabilité des entreprise Française devrait augmenter en baissant la pression fiscale qui les écrase. Le bénéfice, c'est la normalité de la vie d'une entreprise pour qu'elle puisse se développer. Et contrairement à certaines entreprises qui ont vocation à rendre accro leurs clients, les professions de santé ont vocation à les soigner pour qu'ils aient moins besoin d'avoir recours à leur services. Ca ne fonctionne pas avec une logique de masse type fast fashion avec des bénéfices faibles par articles et des articles de mauvaise qualité vendus en grande quantité. Ou sinon, il va falloir revoir certaines politiques sur les cancers.
Photo de profil de LAURENT Ortho
876 points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 27 jours
Y a t il un dialogue possible après l acharnement systématique sur les médecins depuis 30 ans avec son apogée le moi dernier …. chaque Fois que la populations a besoin nous somme la que ce soit dans les coup dur de la vie quotidienne ou sur les coup dure massif attentat Covid . je pense que les médecins matirons longtemps à cicatriser de tant de dénigrement systématique de tout bord .
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
13
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2