Rist lance un mouvement "massif" de simplification de l'administration en santé, mais pas question de "démanteler" les ARS
La ministre de la Santé a affirmé, ce lundi 17 novembre, engager un "mouvement de simplification massif de l'administration en santé". Une annonce qui fait suite aux propos du Premier ministre vendredi, qui avait indiqué vouloir réformer en profondeur les agences régionales de santé.
La ministre de la Santé a annoncé ce lundi sur RTL engager, "dès cette semaine", un "mouvement de simplification massif de [l]'administration en santé", "qui répond à ce qu'a dit le Premier ministre". Sébastien Lecornu a en effet affirmé, vendredi, vouloir mener une "réforme profonde" des agences régionales de santé. "Au moment où il faut faire France santé sur la même logique que France services […], on voit bien que c'est la structure départementale qui pourra la mettre en œuvre et la planifier", a notamment précisé le Premier ministre, en clôture des Assises des départements à Albi.
Dans la foulée, la ministre de la Santé a écrit samedi aux directeurs des ARS pour leurs apporter des "clarifications". Stéphanie Rist a voulu leur adresser "un message clair et sans ambiguïté : vos 8 000 agents et vous-mêmes serez plus que jamais au cœur de la transformation de notre système de santé".
Pour elle, il ne s'agit pas de "démanteler" les ARS, mais "d'en faire les bras armés du ministère de la Santé dans les territoires, tout en renforçant leur articulation avec les préfets, en particulier pour la gestion des crises, la gestion des risques environnementaux et la mise en œuvre de France santé", souligne-t-elle dans cette lettre, consultée par l'AFP.
La transformation des ARS doit également permettre une "articulation renforcée avec les conseils départementaux en matière d'aménagement du territoire et de planification de l'offre de premier recours", ainsi qu'une "territorialisation plus lisible des effectifs et des marges de manœuvre financières" dans une "logique de transparence et de réactivité", détaille la ministre.
Interrogée ce lundi sur cette réforme des ARS, Stéphanie Rist a insisté sur la nécessité d'avoir "une équité de tous les Français sur [le] territoire et pour ça, nous avons besoin d'une administration de la santé forte, mais recentrée sur son cœur de métier". "Les collectivités auront un rôle, mais nous aurons besoin d'un bras armé pour répondre au régalien de la santé", a rappelé la locataire de l'avenue de Ségur sur RTL, sans donner plus de précisions.
De vives inquiétudes
Dans un communiqué, diffusé ce lundi, les conférences des directeurs généraux de CHU, des présidents de CME de CHU et des Doyens de médecine ont toutefois fait part de leurs inquiétudes. "Compte tenu des contraintes inhérentes à la complexité des enjeux de santé, il nous paraît indispensable de préserver des agences régionales de santé ayant la qualité d’établissement public tout en renforçant l’échelon départemental", écrivent les trois organisations.
Pour ces dernières, la principale difficulté des ARS tient dans les "injonctions paradoxales insolubles qui leur sont adressées". Elles appellent ainsi à des réformes sur d'autres "structures", et estiment que la mise en œuvre d'une politique de santé clarifiée ne pourra se faire qu'avec un "haut niveau d’expertise, une vraie capacité à décloisonner le système et une capacité à résister aux conservatismes locaux".
Les fédérations hospitalières se sont également montrées inquiètes ce lundi, jugeant "dangereux" un éventuel transfert de compétences des ARS vers les départements. "Cette orientation est d'autant plus surprenante que le Premier ministre lui-même a souligné la nécessité de ne pas multiplier les espaces de codécision", soulignent la FHF, la FHP, la Fehap et la Fnehad, dans un communiqué commun.
[avec AFP et RTL]
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