Pour son premier point épidémiologique sur le Covid-19 depuis la reprise de l’épidémie, Olivier Véran n’a pas mâché ses mots : “Nous alertons depuis plusieurs semaines sur une reprise de l’épidémie”, a-t-il affirmé, l’air grave, évoquant “plusieurs départs de feu” qui ont été gérés mais “d’autres plus difficiles à contenir”. Tout en rappelant les quatre piliers de la stratégie gouvernementale : respect des gestes barrières, “tester-alerter-protéger”, protection des personnes âgées et vulnérables et stratégie adaptée et différenciées selon les territoires, Olivier Véran a reconnu qu’il était encore “dur de dire” combien de temps les efforts contre le virus devraient se poursuivre.
Le ministre a d’ailleurs particulièrement axé son propos sur la nouvelle stratégie gouvernementale : les actions ciblées à l’échelle de villes ou de départements, grâce à des “outils qui permettent une vision détaillée, quasi en temps-réel”, permettant “d’anticiper et d’intervenir de manière ciblée”. Et pour illustrer son propos, il a révélé les dernières données actualisées du taux d’incidence et de reproduction. Ainsi, le taux d’incidence est hausse constante et arrive à 83 cas pour 100.000 habitants. A titre de comparaison, il était de 10 fin juillet. Le fameux taux de reproduction “R” quant à lui est supérieur à 1, il était de 3 au pic épidémique. Enfin, le taux de positivité est de 5,4%. Olivier Véran s’est notamment dit “inquiet” des dynamiques épidémiologiques dans certains territoires dans lesquels “le taux d’incidence explose”. Actuellement, le seul d’alerte est de 50 pour 100.000 habitants et 53 départements ont dépassé ce seuil. A Marseille, Bordeaux et Lyon, il est de six fois ce seuil, par exemple. Concernant le taux d’occupation des lits en réanimation, le ministre a prévenu que des places devaient être gardées disponibles pour toutes les pathologies hors Covid et éviter des déprogrammation de soins. “Le virus n’est pas devenu moins dangereux. Une circulation plus active finit forcément par d’avantage de cas grave en hospitalisation et réanimation”, a-t-il affirmé. Aussi, “si la situation sanitaire ne s’améliore pas d’ici la semaine prochaine” et si le nombre d’entrées en réanimation ne cesse de croître dans ces territoires, des mesures “encore plus fortes” seront prises comme la fermeture des bars et restaurants et l'interdiction des rassemblements publics. “Nous avons demandé aux préfets du Rhône et des Alpes-Maritimes de concerter les élus pour proposer au Gouvernement des mesures pour limiter la propagation du virus”, a indiqué Olivier Véran. Les tests sur prescriptions des MG prioritaires Le ministre s’est également félicité d’avoir atteint les 1,2 millions de tests réalisés sur une semaine. Mais, conséquence directe : des “embouteillages”, “surtout dans les grandes villes”. Il a donc rappelé qu’une politique de priorisation...
avait été mise en place il y a quelques jours par le Gouvernement. “Nous avons réservé des plages horaires et déployé des centres mobiles. Ces centres seront réservés de 8h à 14h au public prioritaire et pourront faire 500 tests par jour. Leur localisation sera rendue public prochainement”. Mais alors que le flou planait depuis plusieurs jours, Olivier Véran a également tenu à remercier les médecins généralistes et “leur rôle important”. Tous les patients se présentant dans un centre de dépistage muni d’une ordonnance seront donc considérés comme prioritaires, tout comme les personnes présentant des symptômes, les cas contact, et les professionnels de santé. Mais pour l’instant, pas question de rendre le test possible uniquement sur ordonnance, la faute principalement au risque que représenteraient “24 à 48 heures” supplémentaires avant de se faire tester.
Modification du mode de propagation du virus “Ce qui est nouveau, c’est qu’une personne malade contamine deux personnes tous les 15 jours. Le virus va moins vite que lors de la première vague. Le virus a circulé particulièrement chez les plus jeunes, a aussi expliqué le virus avec un taux d’incidence de 140 pour 100.000 chez les 15-45 ans. Dans cette tranche d’âge, 40% des cas sont asymptomatiques”, a poursuivi Olivier Véran. Bien que cette tranche d’âge soit particulièrement concernée, le ministre a toutefois particulièrement insisté sur les plus de 65 ans en s’adressant directement à eux : “Je mesure les sacrifices consentis par chacun. Je vous demande de vous protéger d’avantage et réduire le nombre de personnes que vous voyez chaque jour”. Enfin, le ministre a évoqué le faible risque de contamination entre les enfants. En revanche, il souhaite “éviter les contaminations d’adulte à enfant” et a donc imposé le masque obligatoire dans les crèches.
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— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) September 17, 2020
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