On est passé sous la barre des 7 heures moyennes de sommeil par nuit

12/03/2019 Par Marielle Ammouche
Santé publique
A l’occasion de la journée internationale du sommeil, qui se déroule le 15 mars, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publie les données du baromètre Santé publique 2017 en matière de sommeil.

Réalisée sur un panel de 12 637 adultes de 18 à 75 ans, cette étude montre que le temps de sommeil total (TST) moyen par 24h est désormais de 6h42 en semaine et 7h26 au repos (week-end). Plus d’un  sujet sur 3 (35,9%) est considéré comme un "court dormeur" c’est-à-dire qu’il dort en moyenne moins de 6 h/24hj. Et plus d’un sur 4 (27,7%) est en dette de sommeil (TST idéal -TST>60 min), dont 18,8% en dette sévère (>90 min), 17,4% en restriction (14,4% sévère). L’insomnie chronique touche 13,1% des 18-75 ans, 16,9% des femmes et 9,1% des hommes. L’étude nous apprend aussi que plus d’un quart des Français (27,4%) font au moins une sieste en semaine, d’une durée moyenne de 50 minutes, un tiers (32,2%) en font le week-end, d’une durée moyenne de 59 minutes. Pour les auteurs de l’étude, "l’insuffisance de sommeil demeure un enjeu crucial de prévention des maladies chroniques". Les Prs Damien Léger (Hotel-Dieu, Paris, Université Paris Descartes) et François Bourdillon (Santé Publique France), dans leur éditorial de ce BEH, soulignent, quant à eux, que le TST est "pour la première fois en dessous des 7 heures minimales quotidiennes habituellement recommandées pour une bonne récupération", et que "la proportion de petits dormeurs, en dette de sommeil, ne cesse d’augmenter". En cause, en particulier, nos civilisations hyperconnectées. Une autre cause de ce déclin "préoccupant" du temps de sommeil, qui se répand partout dans le monde, est le travail de nuit, souligne une autre étude du BEH. Le nombre de travailleurs de nuit habituels et occasionnels en France est passé de 3,3 millions (15,0% des actifs) en 1990 à 4,3 millions (16,3%) en 2013. L'impact sanitaire associé à ces horaires de travail - davantage de maladies cardiovasculaires, d'accidents et pour les femmes de risques lors de la grossesse et de cancer du sein - a été confirmé dans un rapport de l'Agence de sécurité sanitaire et du travail (Anses). Cela justifie la mise en place d'une veille sanitaire pour les travailleurs concernés, jugent les auteurs. Enfin, un troisième travail pointe un lien entre le tabagisme et la qualité du sommeil et suggère de l'utiliser comme un "argument nouveau" pour inciter à l'arrêt du tabac. "Les fumeurs quotidiens, qu'ils soient peu ou fortement dépendants, sont fréquemment courts dormeurs", selon l'étude. En outre, les fumeurs quotidiens fortement dépendants sont également nettement plus sujets à l'insomnie. Plusieurs suggestions sont avancées pour "redonner sa chance au sommeil". Parmi elles, la promotion de la sieste (20 à 30 minutes) y compris au travail, ou le recul du début des cours pour les lycéens et les étudiants. Quand on ne souffre pas d'insomnie, on peut aussi constituer des "réserves" pour affronter des périodes de restrictions (travail, examen, voyage). Sans oublier des règles simples : dormir dans l'obscurité, à une température idéale de 18 degrés, sans sonneries de téléphones portables...  

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