En campagne, Catherine Lemorton flirte avec les médecins
La présidente de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale est depuis peu en charge des questions relatives aux soins de ville et à l'hôpital au sein de l'équipe de campagne de Benoît Hamon. A ce titre, la députée socialiste -pharmacienne de profession- enchaîne les tables-rondes avec les représentants des professionnels de santé. Dont les médecins, avec qui les relations ont souvent été houleuses. Déserts médicaux, liberté d'installation, tiers payant, dépassements d'honoraires… Catherine Lemorton décrypte avec diplomatie -une fois n'est pas coutume- le programme santé de son candidat.
Egora.fr : Comment pousser les jeunes diplômés à s'installer en libéral, alors que nombre de médecins vont partir à la retraite dans les 5 ans à venir ?
Catherine Lemorton: Il faut continuer la politique d'incitation, et faciliter la connaissance de tous les dispositifs existants; il y a beaucoup d'aides, mais les jeunes diplômés n'y voient pas clair, parfois. Il faut continuer à faciliter les stages dans les territoires: simplifier l'obtention de l'agrément de maitre de stage, fournir des aides matérielles au logement et au transport des stagiaires, etc.
Que comptez-vous faire pour inciter les médecins à s'installer dans des territoires qui ne sont pas que des déserts médicaux ?
En matière de déserts, il faut faire de la prévention. C'est ce qu'on fera avec la mission nationale d'accès aux soins. Il y a peut-être des déserts qu'on peut anticiper 5 ans avant. A partir du moment où on entend l'appel du médecin qui va bientôt partir à la retraite, il faut anticiper pour l'aider à trouver un successeur. On s'en rend compte toujours trop tard…
Quand un désert s'est réellement installé, que le médecin est parti, que l'infirmière et le pharmacien sont âgés, on ne trouvera aucun médecin, même payé très cher, pour s'y installer. Dans ce cas, il faudrait recourir à des vacations : qu'un médecin installé dans une ville voisine plus importante viennent faire quelques demi-journées, pour que les gens puissent programmer des consultations. Il est évident que le médecin installé qui accepterait...
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