Budget de la Sécu : le Gouvernement recourt une fois de plus au 49.3

22/11/2022 Par L. C.
Politique de santé
Quelques heures seulement après le début de l’examen en nouvelle lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, la Première ministre a annoncé face aux députés qu’elle engageait une nouvelle fois la responsabilité de son Gouvernement sur la partie recettes du texte.

  Après plus de trois heures de débats, la Première ministre a coupé court hier à l’examen en nouvelle lecture par l'Assemblée nationale du projet de loi de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023. Après une interruption de séance, Elisabeth Borne s’est présentée au pupitre face aux députés et a annoncé recourir une nouvelle fois au 49.3 pour la troisième partie du texte, qui concerne les recettes. "Je crois au débat quand il est mené de bonne foi et quand il vise à trouver des solutions communes", a déclaré la Première ministre. "Alors que la nouvelle lecture devait commencer en séance, près de 700 amendements ont été déposés en plus de ceux adoptés en commission. Nous ne pouvons pas perpétuellement rejouer des débats qui ont été tranchés." D’autant que, a-t-elle ajouté, cela "menacerait le calendrier prévu pour l’examen du texte et les délais constitutionnels que nous devons respecter". Un "énième passage en force" dénoncé par la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot, députée du Val de Marne, qui a aussitôt annoncé le dépôt d'une nouvelle motion de censure, qui devrait être effectif ce mardi. Si elle est rejetée par les députés, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale version 49.3 sera considéré comme adopté.  

  Le projet sur lequel le Gouvernement engage sa responsabilité "rétablit largement le projet de loi tel qu'il a été adopté à l'issue de la première lecture" et ne "contient que des modifications limitées", a expliqué Elisabeth Borne. Ainsi par exemple, il revient sur l’élargissement de l’exonération des cotisations vieillesse à tous les professionnels de santé en cumul emploi-retraite souhaité par les sénateurs, et limite de nouveau cette exonération aux seuls médecins. La contribution exceptionnelle due par les laboratoires de biologie médicale, assise sur les sommes versées en 2021 par l’Assurance maladie au titre de la prise en charge du dépistage du Covid, est, elle aussi, supprimée dans le texte du Gouvernement. En revanche, le Gouvernement a attribué par amendement une enveloppe supplémentaire de 543 millions d'euros pour l'hôpital, qui s'ajoute aux 570 millions d'euros votés par le Sénat. Il faudra par ailleurs s’attendre à un autre usage du 49.3 sur la partie dépenses du budget de la Sécu en nouvelle lecture, qui met notamment en place la 4e année d'internat de médecine générale.

Vignette
Vignette

Etes-vous favorable à la création d'une consultation de soins infirmiers?

Dominique Le Meitour

Dominique Le Meitour

Non

Revaloriser les actes infirmiers seraient déjà la première reconnaissance pour la profession. Le glissement de tâches médicale à m... Lire plus

0 commentaire





La sélection de la rédaction

Rémunération
"La visite à domicile ne survivra pas à l’été" : le cri d'alarme de SOS Médecins
02/04/2024
13
Assistant médical
"Il faut arriver à transposer l'assistant médical dans une notion d'équipe": aux Rencontres d'AVECsanté...
03/04/2024
4
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9