"La vérité doit éclater" : l’Anemf appelle à mettre fin à l’omerta à l’Université de Tours après des accusations d’agressions sexuelles

21/04/2022 Par L. C.
Faits divers / Justice
Une série de collages ont été placardés par un collectif dans la nuit du 14 au 15 avril sur les murs de la faculté de médecine de Tours. Ils dénoncent des agressions sexuelles dont auraient été victimes des étudiantes, et mettent en cause l’université. Alertée, l’Anemf appelle les pouvoirs publics à mettre fin à l’omerta.

"L’omerta ne doit plus durer." Interpellée par "la complaisance dont auraient fait preuve les facultés de médecine de Tours et de Limoges vis-à-vis d’un étudiant, poursuivi par cinq jeunes femmes pour viol et agressions sexuelles", l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) tire, une fois de plus, la sonnette d’alarme dans un communiqué diffusé ce mercredi 20 avril. "Un an après la publication de l’enquête sur les violences sexistes et sexuelles de l’Anemf. Un an après l’indignation de l’ensemble de la communauté médicale et universitaire face à l’omerta. Un an après, les étudiants victimes de ces violences ne peuvent toujours pas compter sur la protection des institutions", a fustigé l’association. Elle fait référence aux collages qui ont été placardés dans la nuit du 14 au 15 avril par un collectif féministes sur les murs de la faculté de médecine de Tours, visant à dénoncer des agressions sexuelles des viols, mais aussi du "harcèlement sexuel, en cours et sur les lieux de stage". "Etudiant(e), pas morceau de viande", "Aujourd'hui ton violeur, demain ton docteur", "Ici sont formés et protégés des violeurs", peut-on lire sur les affiches, capturées et diffusées sur les réseaux sociaux.  

  La Nouvelle République, qui a révélé l’affaire, indiquait dans un article qu’un ancien étudiant en médecine de la faculté tourangelle était probablement ciblé par ces messages. Cinq jeunes étudiantes auraient porté plainte contre lui pour des faits d’agressions sexuelles et de viols entre 2013 et 2020. À la suite des signalements, cet externe de 24 ans avait été identifié et mis en examen puis placé en détention provisoire en 2020. Selon le quotidien local, qui précise que l’affaire est toujours en cours d’instruction, il aurait été libéré sous contrôle judiciaire en novembre 2020 et aurait repris son cursus. L’étudiant aurait par la suite effectué un stage au service "gynécologie" d'un centre hospitalier de la région Nouvelle-Aquitaine. Selon le collectif féministe à l’origine des collages, le doyen de la faculté tourangelle, le Pr Patrice Diot, aurait "protégé" l’étudiant et aurait écrit "une lettre de recommandation" afin de faciliter son transfert dans la fac de médecine de Limoges. Dans La Nouvelle République, le doyen a expliqué avoir souhaité "qu'il change d'université, compte-tenu des charges qui pesaient sur lui". "Face à des accusations d’une telle gravité, comment expliquer que les doyens de médecine de Tours et de Limoges aient favorisé le transfert de faculté d’un étudiant à peine sorti de détention provisoire ? Comment expliquer que cet étudiant puisse être en stage de gynécologie malgré les charges portées contre lui ?" s’interroge l’Anemf, qui appelle le ministère de l’Enseignement supérieur à saisir l’Inspection générale de l’Education, du sport et de la recherche (Igésr) pour "mener les investigations nécessaires". "Si les faits sont avérés, les sanctions adéquates devront être prises envers les responsables", soutient l’Anemf. Le collectif à l’initiative des collages "Actions féministes Tours" rapporte par ailleurs d’autres cas de harcèlement sexuel et de remarques sexistes au sein de la faculté. Des témoignages diffusés sur les réseaux sociaux vont en ce sens. Sur le compte Instagram "Balance ta fac Tours", une étudiante en médecine, sous couvert d’anonymat, raconte avoir été victime d’un viol lors d’un week-end d’intégration.  

  Face à la multiplication des témoignages et à l’omerta qui règne, l’Association nationale des étudiants en médecine de France appelle doyens et ministères à "respecter leurs engagements". "La tolérance zéro réclamée par tous doit être appliquée." De son côté, le doyen de la faculté, Patrice Diot, va porter plainte pour diffamation. "Les messages affichés sur les murs de la faculté et sur Twitter, indiquant que des violeurs y sont formés et m’accusant d’être complice et protecteur de violeur sont inacceptables. J’ai donc décidé de porter plainte pour diffamation", a-t-il écrit dans un mail consulté par le site Alouette. L’Université de Tours doit elle aussi porter plainte pour intrusion et dégradation de ses locaux.  

  [avec La Nouvelle République, Alouette et France 3]

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