"Je voulais les soulager" : une aide-soignante aux assises pour 13 empoisonnements

09/05/2017 Par F. Na.
Faits divers / Justice

Elle aurait empoisonné 13 pensionnaires d'une maison de retraite en Savoie. Une aide-soignante comparaît ce mardi devant les assises.

Une aide-soignante de 34 ans comparaît devant la cour d'assises pour avoir empoisonné 13 pensionnaires d'une maison de retraite, près de Chambéry. Les faits auraient été commis entre l'automne 2012 et l'automne 2013. Dix patients sont morts. Le 27 novembre 2013, Élise Maréchal, 83 ans, tombe soudain dans le coma. Hospitalisée, elle meurt le jour-même. Des analyses toxicologiques révèlent la présence de quatre psychotropes qui ne faisaient pas partie de son traitement. Son décès fait suite à d'autres morts inexpliquées parmi les pensionnaires. Des cadres de l'Ehpad examinent alors les plannings des personnels soignants. Le nom de l'aide-soignante revient. La direction décide d'écarter la jeune femme de son poste, le médecin du travail la déclare inapte le jour même et la justice est prévenue. Interpellée le 10 décembre 2013, elle est placée en garde à vue. Au cours de divers interrogatoires, elle admet avoir administré plusieurs produits à 11 patients, tout en se défendant d'avoir voulu les tuer. La jeune femme assure que son intention était de "soulager" ces patients "quand elle voyait qu'ils n'allaient pas bien ou qu'ils étaient angoissés", même s'ils ne lui avaient rien demandé et qu'aucun d'entre eux n'avaient exprimé l'envie d'abréger sa vie. Décrite comme compétente et investie dans son travail, cette fille unique, célibataire et sans enfant, a raconté durant la procédure s'être beaucoup occupée de sa mère atteinte d'une leucémie aiguë, diagnostiquée en mai 2012. La mort de sa mère en juin 2013, avec qui elle entretenait une "relation fusionnelle", l'avait plongée dans une "grande souffrance et une grande solitude", selon des membres de sa famille. Elle avait exprimé qu'elle "ne supportait plus de voir d'autres personnes souffrir". "Il y a une certaine impatience pour comprendre comment cette mécanique infernale a pu se mettre en place", souligne Me Daniel Cataldi, avocat de huit familles. Des familles "traumatisées qui se posent bon nombre de questions, notamment le délai qui a été nécessaire pour se rendre compte de ce qui se passait". [Avec Europe1.fr]

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