Erreur de dosage sur un prématuré : une infirmière jugée pour homicide involontaire

25/09/2017 Par F. Na.
Faits divers / Justice

Une infirmière du groupe hospitalier du Havre était jugée, ce jeudi, pour le décès d'un bébé, quelques heures après sa naissance.

"L’audience va être dure pour tout le monde", prévient la présidente du tribunal correctionnel du Havre en ouverture de l'audience. Une infirmière du groupe hospitalier du Havre était jugée ce jeudi pour homicide involontaire après le décès d'un nourrisson quelques heures après sa naissance. La petite vient au monde prématurément le 21 avril 2013, peu après minuit, à l’hôpital de Fécamp. Elle ne pèse que 870 grammes et est transférée à l’hôpital Jacques-Monod de Montivilliers. Elle y décède le 23 avril 2013, à 10 h 25. Entre temps, un cathéter est placé. Une poche de perfusion d’un mélange de produits lui est administrée le 22 avril. "Un protocole très rigoureux", décrit la présidente. Mais le dosage n’est pas le bon. Le liquide est envoyé à un débit trop important. "C’est pourtant un geste banal pour une infirmière expérimentée", dénonce l’avocate de la mère aujourd’hui âgée de 30 ans. Comme la prévenue, le médecin et l’infirmière qui avaient pris initialement en charge le bébé comprennent l’erreur une vingtaine de minutes plus tard. L’état de la petite s’est déjà considérablement dégradé. Jusqu’à un arrêt cardio-vasculaire. Le juge d’instruction n’a retenu ni la responsabilité du Groupe hospitalier du Havre, ni celle de la collègue de la prévenue. L'avocat de l'infirmière mise en cause s’en étonne et reconnaît "une faute d’inattention". La relaxe est demandée. "Quand elle quitte la chambre de l’enfant, il n’y a pas un instant où elle peut se douter. Elle est convaincue de ce qu’elle a fait. Si sa collègue avait vérifié...", laisse en suspens l'avocat de la défense. Dix minutes plus tard, l’infirmière revient. Encore dix minutes plus tard, l’état du bébé est critique. Le parquet réclame un an de prison avec sursis et une interdiction professionnelle. Le procureur de la République s’étonne de l’absence de sanction disciplinaire. "On a l’impression qu’il n’y a eu aucune conséquence en interne, qu’il ne s’est rien passé", souligne-t-il. L’infirmière, qui exerce depuis 1997, a retrouvé sa place. "Et parce qu’elle n’aurait pas été sanctionnée sur le plan professionnel, il faudrait que la justice s’en charge ?", s’agace la défense. Réponse le 16 octobre. [Avec Paris-normandie.fr]

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