Des médecins attaquent Buzyn et Philippe pour mise en danger des personnes

19/03/2020 Par Marion Jort
Faits divers / Justice
Un collectif de médecins a fait savoir qu’il attaquait Agnès Buzyn et Edouard Philippe pour mise en danger des personnes.
 

C’est une interview qui a allumé la mèche. Dans un entretien au Monde le 17 mars dernier, Agnès Buzyn, qui s’est désormais retirée de la course aux municipales, confessait avoir alerté le Premier ministre du danger que courait la France face au coronavirus dès le début de l’épidémie. “Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu”, “On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade”, confiait-elle.  Face à ces déclarations, et à la gestion controversée du Gouvernement, concernant notamment le manque d’équipements et de personnels soignants, un collectif de médecin nommé “C19” a décidé de s’attaquer au chef du Gouvernement et à son ancienne ministre de la Santé. “Il est clair que c’est par négligence coupable que le Premier ministre, mais aussi l’ancienne ministre de la Santé, n’ont pas anticipé une crise dont ils savaient manifestement la gravité, et qu’ils ne pouvaient, en tout état de cause ignorer”, écrivent-ils dans un communiqué.  Ils ont donc décidé de saisir la Cour de Justice de la République sur le fondement de l’article 223-7 du code pénal : "Quiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende." Si dans un premier temps, ils ont fait savoir qu'ils attaquaient sur le fondement de l'article 222-7 du code pénal (violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner), c'est bien sur le motif de mise en danger des personnes qu'ils vont finalement effectuer leur action. Un erratum a été publié dans l'après-midi. 

“Les soignants sont en danger grave, et la population française avec eux ce qui aurait pu être évité si les bonnes décisions avaient été prises à temps”, poursuivent le Dr Naccache, médecin urgentiste, Dr Sarrazin, médecin chez SOS Médecin et le Dr Toro, médecin généraliste dans leur communiqué.   D’autres actions Au début du mois, ce collectif avait également saisi le tribunal administratif de Paris pour exiger la livraison de masques FFP2 pour les professions libérales. La semaine dernière, ils ont adressé un courrier à l’OMS en copie à Emmanuel Macron et la présidente de la Commission europénne pour demander “un avis sur la gestion de l’épidémie en France, sachant que l'OMS félicitait tant la Chine que l'Italie pour leurs mesures de confinement ‘courageuses’”.    

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