
"Ce n'est pas un soin" : des familles de malades appellent à abolir la contention en psychiatrie
L'Unafam, association qui représente des familles de personnes malades et handicapées psychiques, vient de publier un manifeste dans lequel elle appelle à abolir "la contention mécanique" en psychiatrie.

L'Unafam*, union qui représente les familles de personnes malades et handicapées psychiques, appelle à "l'abolition de la contention mécanique" des patients en psychiatrie, en dénonçant les effets qu'elle juge "délétères". En 2022, 8 000 patients sur 324 000 hospitalisations en psychiatrie ont été soumis à une mesure de contention, selon l'association. Cette mesure temporaire est destinée à empêcher un patient en état de crise d'être dangereux pour lui-même et pour les autres.
"La contention n'est pas un soin, c'est une méthode coercitive extrême qui pousse à son paroxysme la suspension des droits fondamentaux : droit à la dignité, droit à la liberté, droit au consentement libre et éclairé", écrit l'Unafam, dans un "manifeste pour l'abolition de la contention" publié ce mercredi 11 juin.
Des "souffrances psychiques et psychologiques"
L'Unafam compte demander au Gouvernement de changer la loi pour l'interdire, alors qu'un comité interministériel consacré à la santé mentale est organisé ce mercredi. L'Unafam, qui accueille chaque année 20 000 familles dans ses 350 sites, indique avoir reçu de "nombreux témoignages de souffrances physiques et psychologiques subies, des angoisses, des sentiments de désespoir et de honte" par les patients qui ont été soumis à la contention.
Selon l'association, les soignants eux-mêmes vivent mal cette pratique, qui va à l'encontre de leur mission et "nuit à l'attractivité" de la psychiatrie.
Pour l'Unafam, le recours à la contention est le symptôme d'un "dysfonctionnement" plus large du système de santé mentale : manque de soins en amont, du fait d'une "coordination insuffisante" entre généralistes et psychiatres et d'une pénurie d'équipes mobiles. Pourtant, son usage n'est pas inévitable, selon l'Unafam, qui indique que 10% des établissements psychiatriques français n'y ont jamais recours.
Pour ne pas y recourir, l'Unafam demande donc une meilleure formation des professionnels aux "techniques de désescalade", le développement d'"espaces d'apaisement" et la préparation, en lien avec les malades, de "plans de prévention" personnalisés.
*L'Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques.
[avec AFP]
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