Elle meurt d'un choc septique après 10h d'attente aux urgences de Brest

27/07/2018 Par S. B.
Alors que la période estivale est synonyme de manque de personnels et d'engorgement des urgences, l'histoire dramatique d'une patiente aux urgences de Brest vient tristement illustrer ce constat.

Le 12 juillet à 20h, Ghislaine Le Mat est admise aux urgences de l’hôpital de la Cavale-Blanche, à Brest pour "des douleurs abdominales épouvantables, un gonflement conséquent du ventre depuis quelques jours, une diarrhée aiguë datant de la veille ainsi que des vomissements", retrace sa fille, Malgwenn Le Mat. Dans une lettre ouverte, cette dernière dénonce le traitement "inhumain" qui a été réservé à sa maman. "Nous avons été pris en charge par un infirmier, qui a estimé que son état n’était pas urgent. Il s’est substitué au médecin pour établir un diagnostic", écrit Malgwenn Le Mat. Les heures s'écoulent. La patiente est installée dans le couloir, sur une chaise et hurle de douleur. "Il était 2 h 30, ma mère prise de vomissements s’est mise à crier de douleur, dans l’indifférence la plus totale. Pendant une heure et demie, personne n’a réagi. À un moment, un jeune homme dans un box a demandé à l’infirmière de laisser sa place à ma mère. L’infirmière a refusé." Un box est finalement attribué à la patiente à 4 heures du matin. "Ma mère a fini par passer un scanner à 9 h 30, puis plus rien pendant deux heures. À 11 h 50, elle est partie au bloc Le chirurgien nous a ensuite expliqué qu’elle souffrait déjà d’une septicémie avant d’arriver et qu’elle n’aurait pas pu être sauvée. Je ne rends donc pas les urgences responsables de sa mort, mais je dénonce la cruauté des mots, des gestes, de l’indifférence d’une partie du personnel. On a fermé les yeux sur la souffrance humaine. Aux urgences, on a volé la dignité de ma mère", écrit sa fille. "Je le dis tout de suite. Même si ma mère avait été prise en charge rapidement, elle serait décédée. Mais elle n’aurait pas souffert pendant plus de 12 h dans l’indifférence du personnel soignant", ajoute-t-elle. "Je n’en veux pas à tout l’hôpital. Je tiens à remercier le personnel du bloc de chirurgie et réanimation, qui a été aux petits soins pour ma mère. Une infirmière de la Cavale Blanche m’a d’ailleurs remerciée pour cette lettre, qui dénonce aussi les conditions de travail aux urgences. Je blâme autant le sous-effectif que le comportement des personnels soignants ce soir-là", explique Malgwenn Le Mat. Partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux, sa lettre ouverte a été envoyée à l’ARS, au service des urgences de la Cavale Blanche et à la direction de l’hôpital. "Nous avons pris contact avec cette personne pour lui apporter des réponses directes. En parallèle, une enquête a été diligentée", indique la direction de l'hôpital. [Avec Ouest-France.fr]

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