
Remplacer les Iade par des "assistants techniques" ? Infirmiers et médecins anesthésistes fustigent "une fausse bonne idée"
Dans son "panorama des métiers en émergence", l'Anap a relevé le choix fait par l'Allemagne de créer un nouveau métier pour pallier les difficultés de recrutement d'infirmiers anesthésistes (Iade) : l'assistant technique d'anesthésie.

"Illumination bureaucratique", "fantaisie administrative", "document inutile et même toxique"… Le "panorama des métiers en émergence", publié le 16 janvier dernier, par l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) a fait vivement réagir les syndicats d'infirmiers et de médecins anesthésistes.
Les représentants de la spécialité dénoncent la proposition de l'Anap de faire entrer une nouvelle profession au bloc opératoire : "l'assistant technique d'anesthésie". Alors que la France est confrontée à d'"importantes" difficultés de recrutement sur les postes de Iade*, l'Allemagne a fait le choix en 2006 de créer ce nouveau métier, "dont les compétences équivalent à la spécialisation d'un Iade", mais "sans le volet polyvalent du diplôme d'état infirmier". Cette "formation alternative" se fait par alternance en trois ans ; elle comprend 2100 heures théoriques et 2400 heures de stages hospitaliers.
"C'est ce cursus qui permet aux médecins anesthésistes-réanimateurs de déléguer en confiance"
Pour le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARE-E), cette proposition vise ni plus ni moins "à substituer aux métiers réglementés existants une formation alternative avec une moindre qualification"… et "à moindre coût", renchérit le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia).
Ce dernier souligne que les Iade sont "bien plus que des techniciens". "Leur rôle va de l'analyse fine des risques préopératoires à la gestion des complications critiques, en passant par une maitrise sans faille des techniques anesthésistes." La compétence infirmière des Iade est "indispensable", appuie le SNPHARE-E. C'est "ce cursus qui permet aux médecins anesthésistes-réanimateurs de déléguer en confiance la prise en charge d'un patient dont il reste responsable".
Remplacer les Iade par des "techniciens" nécessiterait "une présence accrue des médecins anesthésistes, dont le coût horaire dépasse largement celui des Iade", prédit en outre le Snia. Les "erreurs et complications mal gérées" risquent également d'alourdir la facture. En bref, "une fausse bonne idée" à ne surtout pas "copier"…
*11 511 Iade en exercice en 2021.
La sélection de la rédaction
Médecin généraliste, serez-vous volontaire pour encadrer un docteur junior ?
A Rem
Non
En tant que MSU , je ne souhaite pas participer à cette mascarade. Il ne s’agit pas de formation, mais d’utilisation de ressource... Lire plus