Non!

Remplacer les Iade par des "assistants techniques" ? Infirmiers et médecins anesthésistes fustigent "une fausse bonne idée"

Dans son "panorama des métiers en émergence", l'Anap a relevé le choix fait par l'Allemagne de créer un nouveau métier pour pallier les difficultés de recrutement d'infirmiers anesthésistes (Iade) : l'assistant technique d'anesthésie.

23/01/2025 Par Aveline Marques
Non!

"Illumination bureaucratique", "fantaisie administrative", "document inutile et même toxique"…  Le "panorama des métiers en émergence", publié le 16 janvier dernier, par l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) a fait vivement réagir les syndicats d'infirmiers et de médecins anesthésistes. 

Les représentants de la spécialité dénoncent la proposition de l'Anap de faire entrer une nouvelle profession au bloc opératoire : "l'assistant technique d'anesthésie". Alors que la France est confrontée à d'"importantes" difficultés de recrutement sur les postes de Iade*, l'Allemagne a fait le choix en 2006 de créer ce nouveau métier, "dont les compétences équivalent à la spécialisation d'un Iade", mais "sans le volet polyvalent du diplôme d'état infirmier". Cette "formation alternative" se fait par alternance en trois ans ; elle comprend 2100 heures théoriques et 2400 heures de stages hospitaliers.

"C'est ce cursus qui permet aux médecins anesthésistes-réanimateurs de déléguer en confiance"

Pour le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARE-E), cette proposition vise ni plus ni moins "à substituer aux métiers réglementés existants une formation alternative avec une moindre qualification"… et "à moindre coût", renchérit le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia).

Ce dernier souligne que les Iade sont "bien plus que des techniciens". "Leur rôle va de l'analyse fine des risques préopératoires à la gestion des complications critiques, en passant par une maitrise sans faille des techniques anesthésistes." La compétence infirmière des Iade est "indispensable", appuie le SNPHARE-E. C'est "ce cursus qui permet aux médecins anesthésistes-réanimateurs de déléguer en confiance la prise en charge d'un patient dont il reste responsable".

Remplacer les Iade par des "techniciens" nécessiterait "une présence accrue des médecins anesthésistes, dont le coût horaire dépasse largement celui des Iade", prédit en outre le Snia. Les "erreurs et complications mal gérées" risquent également d'alourdir la facture. En bref, "une fausse bonne idée" à ne surtout pas "copier"…  

*11 511 Iade en exercice en 2021.

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Claire FAUCHERY

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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 10 mois
Mais d’où vient encore cette idée tordue? Quelle est cette manie de chercher à régler un problème en changeant le nom et la qualification de la personne qui exerce une fonction, sans lui demander son avis? D’abord, pour le côté « technique » on a déjà des pousse-seringues programmables et l'AIVOC, des respirateurs qu’on peut asservir. Et des monitorages des fonctions circulatoires (ECG, PNI/PI, oxymétrie), respiratoires (capnographie, concentrations des gaz anesthésiques), musculaires (curarisation) et neurologiques (BIS). Et bien, figurez vous que la gestion de l’anesthésie, même simple et courte est essentiellement clinique, munie de ses informations et qu'un technicien au statut mal défini, sans formation clinique ni de soins infirmiers, soit moins performant et moins rapidement opérationnel qu'une IA. Alors on peut aussi rêver qu’une formation attentive et intensive en salle d’op avec une personne intelligente peut se faire sans diplôme, juste au feeling. Mais s’il on est raisonnable cette personne sera en permanence encadrée par un.e IADE ou un.e MAR et je ne vois vraiment pas en quoi on aura amélioré la situation. Arrêtons de penser que l’anesthésie ne consiste qu’à pousser la seringue en salle d’opération. Comprenons que le tableau de bord d’une machine d’anesthésie ressemble plus à celui d’un Airbus qu’à un tensiomètre. Et que ça ne suffit pas et qu’il faut aussi gérer la sécurité de l’environnement, le dossier, les antécédents, les allergies. Comprendre l’intervention, anticiper le saignement, l’hypothermie…Gérer le réveil, anticiper la douleur… Et il se trouve que parfois on leur demande d’autres tâches éventuellement extra hospitalières comme participer aux SMUR. S’il on devait « assimiler » les « techniciens d’anesthésie aux « pompistes » des CEC et/ou ECMO, sachez (et j’ai un grand respect pour eux) qu’ils n’exercent qu’en présence du chirurgien vasculaire lors de la mise en place et du réanimateur lors de son fonctionnement. Et je vous l’ai fait simple! Reconnaissons la valeur et le service rendu par les MARs et des IADES, aussi bien dans leur rôle que dans leur rémunération, aussi bien dans le public que dans le privé et l'on aura sans doute un peu moins de problèmes de recrutement!
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14,8 k points
Résistant
Chirurgie générale
il y a 10 mois
CANADA DRY çà ressemble à de l'alcool son nom sonne comme l'alcool mais ce n'est pas de l'alcool l'assureur RCP est-il prévenu?
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17,5 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 11 mois
Tel est pris qui croyait prendre !
 
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