boxe

"Les patients méritent mieux que des querelles entre professions" : la présidente de l'Ordre des kinés réagit aux propos de François Arnault

Dans une interview bilan publiée en exclusivité sur Egora, le Dr François Arnault, président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), est revenu, sans langue de bois, sur l'échec du Clio santé, qui a marqué le début de son mandat. Il a reproché aux ordres infirmiers et kinés "d'avoir fanfaronné" sur le partage d'actes, mettant "le feu dans la profession médecin". Des propos contestés par Pascale Mathieu, présidente de l'Ordre des kinés, qui a tenu à apporter sa version "de l'histoire"

12/06/2025 Par Sandy Bonin
boxe

"Cette signature du Clio s'est faite à mon initiative. Je veux bien qu'on réécrive l'histoire mais je rappelle que depuis 2014, je n'avais de cesse que de vouloir mettre autour d'une table tous les présidents des Ordres de santé, en disant que c'est à nous de définir ce que nous devons faire, qui devait le faire et comment. Je n'avais eu que des fins de non-recevoir. Et c'est vrai qu'à son arrivée, François Arnault, très intelligemment, a accepté que l'on se mette tous ensemble autour d'une table pour discuter", pointe Pascale Mathieu.

La présidente de l'Ordre des kinés admet se souvenir "d'un petit clash", à la publication d'un article dans la presse, avant la signature officielle de l'accord, "quand l'Ordre des médecins s'était félicité dans la presse d'avoir proposé une nouvelle organisation des soins". "J'avoue que j'avais été assez heurtée parce que je pensais que les membres du Clio devaient communiquer ensemble sans que personne ne tire la couverture à soi", confie Pascale Mathieu, qui estime que cela été le "seul point d'achoppement".

Dans une interview bilan accordée à Egora, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins est en effet revenu sur l'échec du Clio. "Ce texte a été longuement et ardemment discuté entre les ordres. La coordination du médecin était toujours respectée quand il y avait des tâches qui étaient déléguées ou confiées à un autre professionnel de santé", a détaillé le Dr Arnault sur Egora avant de poursuivre, "cet accord signé m'a été reproché parce que dans les suites immédiates, deux professions de santé, les infirmiers et les kinés, ont fanfaronné en disant que les médecins avaient accepté de leur déléguer des tâches. Ça a mis le feu dans la profession des médecins. On m'a accusé de vendre la médecine à la découpe. Cela m'avait contrarié".

"Les patients méritent mieux que des querelles entre professions"

"Malheureusement, il y a eu un retour en arrière, à cause, je pense de la réaction de la base des médecins. Mais je conteste fortement le mot de fanfaronner, en ce qui nous concerne", s'agace la présidente de l'Ordre. "Je mets quiconque au défi de trouver une communication de notre part fanfaronnant et je trouve que ses propos ne sont pas à la hauteur des enjeux actuels", a déploré la kinésithérapeute, rappelant "qu'il y a toujours des millions de personnes qui n'arrivent pas à se faire soigner".

"Que le médecin coordonne, quand il est là, c'est tout à fait indispensable. Mais que faire quand il n'y en a pas", s'est interrogée Pascale Mathieu. "Il faut qu'on sorte d'une vision passéiste du 19ème siècle. Les patients méritent mieux que des querelles entre professions. S'agissant de l'accès direct, c'est un combat d'arrière-garde qui se fait depuis des décennies dans les pays développés et il n'y a aucune difficultés. Ce qui est essentiel, c'est de revenir vers le médecin, quand il y en a un, pour le tenir informé de ce qu'il se passe. C'est indispensable. J'avais moi-même demandé que dans le cadre de l'accès direct, le compte-rendu soit adressé au praticien et déposé dans le dossier médical partagé. On est vraiment sur la même longueur d'onde", rappelle la présidente de l'Ordre des kinés.

"Les solutions, on les trouvera tous ensemble. "Ma porte sera toujours ouverte pour un dialogue constructif, loin des polémiques et des attaques personnelles", a conclu Pascale Mathieu. 

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

Photo de profil de Jerry Tulassan
607 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 6 mois
Prescription sur Ordonnance. Le docteur ordonne, le paramédical exécute. la médecine a besoin de bras il n’est jamais trop tard pour s’y remettre. Las des frustrés ou des professionnels en souffrance qui voient dans l’exercice dérivé de la médecine une porte de sortie et une plus grande reconnaissance du public seraient mieux avisés de rejoindre la voie royale plutôt que d’essayer de doubler la file d’attente... La kinésithérapie a formé en extra/intraeuropéen, une foultitude de kine qui aujourd’hui arrivent sur le marché et tirent la langue pour gagner leur vie. Ce n’est pas parce que l’hôtesse est mal payée, qu’elle a des heures de vol et que elle connaît mieux les passagers que les pilotes quelle peut prétendre à tenir le manche de l’avion avec assurance … Infirmiers. Kinésithérapeutes. Pharmaciens dans une moindre proportion (la profession est en tension). Sage femme. Psychologues. Podologues. Tous se réclament Docteur like . La signature magique a 30€ la paraphe attise les convoitises. mais si chacun veut en croquer personne ne voudra/pourra assumer. Délégation qui disent. Morts sur absence d’ordonnance. Oh pas des tonnes. Mais juste des oups j’ai fait de la Kine deux mois sur une fracture, oups j’ai vacciné un immuno déficient sans vérifier , oups j’ai confondu asthme et bronchite, oups la polyurie était en fait un diabète et pas un pb de prostate, oups cette plaie qui guérit pas désigne une artériopathie, oups la pubalgie est une torsion testiculaire.. etc shit happen. En outre la séparation entre la prescription et l’exécution etait pensée pour éviter l’écueil des dérives mercantiles. Loin de moi l’idée d’imaginer quiconque de malversations en s’auto prescrivant. Mais la tentation est là pour qui veut améliorer l’ordinaire et courage à la caisse qui va devoir étoffer ses services de contrôle afin de veiller au bon usage des deniers communs. Le patient sort grand gagnan. Nombre de cabinet de Kine étant dans mon quartier des concurrents des salles de sport. Tous marathonien du dimanche trouvera enfin chez eux coaching et soins de récupération aux frais de la princesse sans plus devoir passer devant le revêche toubib qui l’aurait déjugé pour une demande identique. Delenda medicus « Parce que c’est notre projet « .
Photo de profil de JEAN-MARC JUVANON
1,6 k points
Débatteur Passionné
Oto-rhino-laryngologie
il y a 6 mois
Corporation contre corporation La médecine ce n’est pas seulement de bonnes pratiques C’est aussi une accumulation de savoirs Et ce n’est pour rien que les études de médecine durent si longtemps Désolé mais pour faire de la bonne médecine ça prend au moins 10 ans
Photo de profil de Franck BONNEMAISON
516 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 6 mois
j'ai du mal à comprendre comment l'accès direct va améliorer la situation quand les patients n'arrivent même pas à trouver 1 kiné en moins de 2 mois avec une prescription j'aurais malheureusement tendance à croire que c'est la porte ouverte à la prise en charge de la bobologie facile et rémunératrice à 6,7,8 en même temps les salles de sport font la même chose mais pour moins cher pour la société les bons kinés que je respecte le savent eux
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2