Salarié d'un centre de santé, un médecin licencié pour avoir atteint la limite d'âge de 75 ans
Le Dr Georges-Henri Schreiber, généraliste au centre de santé de Bons-en-Chablais (Haute-Savoie) depuis deux ans, s'insurge contre la rupture anticipée de son CDD, qui devait durer encore un an, dans un contexte de désertification médicale.
"Ma patientèle est en plein désarroi, dans un contexte de désert médical. Ce centre, justement, était pensé pour contrer ces déserts médicaux. Nous nous entendons très bien avec tous mes confrères du centre, et nous sommes tous dévastés… J’ai un grand sentiment d’injustice, c’est même une aberration pour la survie du centre. Je suis le seul à être présent autant d’heures. Et ce sont, encore une fois, les patients qui vont en subir les conséquences…", déplore le Dr Georges-Henri Schreiber dans les colonnes du Messager.
Ce médecin généraliste et allergologue a appris en juin dernier la rupture anticipée de son CDD, qui devait durer encore un an. La loi Valletoux de 2023 a, en effet, fixé à 75 ans la limite d'âge pour le cumul emploi-retraite des médecins salariés des centres de santé. Précédemment fixée à 67 ans, elle avait été reculée à titre transitoire jusqu’à 72 ans par la LFSS 2023. En raison de la pénurie médicale, les parlementaires et le Gouvernement ont souhaité relevé la limite d'âge à 75 ans, de façon pérenne.
Lorsque son contrat a été signé, Dr Georges-Henri Schreiber, ainsi que deux de ses confrères, étaient déjà "hors des clous". Les praticiens comptaient alors sur l'obtention d'une dérogation pour pouvoir exercer, mais elle n'aurait jamais été accordée au maire.
L'avocat du médecin, Me Georges Rimondi, fait valoir que le contrat a été signé avant que la loi Valletoux n'entre en vigueur. "On aurait pu penser que la mairie laisse aller le CDD à son terme. C’est facilement envisageable, dans ces cas-là", a-t-il commenté dans le journal local.
Le Dr Schreiber est le seul médecin du centre à être concerné par cette limite d’âge. Ses deux confrères les plus âgés auront atteint les 75 ans à la fin de leur contrat, fin 2026. "Mais tous les médecins ont pris ça comme une trahison. Ils ont écrit une longue lettre à la mairie pour dénoncer un 'gâchis'. Et ce n’est pas seulement eux : on a fait croire à toute la population du Chablais et des alentours qu’elle allait pouvoir avoir un médecin généraliste et allergologue au moins jusqu’en 2026, et ça s’arrête un an avant !", dénonce le médecin.
[Avec lemessager.fr]
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