Régulation à l'installation : Edouard Philippe lance un ultimatum aux médecins
"J'aurais aimé que les médecins libéraux s'entendent eux-mêmes sur des règles qui puissent réguler [leur] installation" face aux déserts médicaux, a regretté jeudi sur France Bleu Mayenne l'ancien Premier ministre Édouard Philippe. Si le sujet de la coercition a longtemps été écarté par la majorité, il semble revenir sur la pointe des pieds. Si les médecins "ne trouvent pas eux-mêmes une règle, un jour ou l'autre elle sera imposée par le pouvoir politique" a mis en garde le maire du Havre.
Régulation de l'installation des médecins : "S'ils ne trouvent pas eux-mêmes une règle, elle sera imposée par le pouvoir politique", prévient @EPhilippe_LH
— France Bleu Mayenne (@bleumayenne) February 15, 2024
Le président du parti Horizons, invité de @bleumayenne
, images réalisées par @F3PaysdelaLoire pic.twitter.com/jKL4ZEgmJO
Le président du parti Horizons dit ne pas être totalement fermé à une régulation de l'installation de médecins sur le territoire, en dernier recours. "Quand on est en situation de manque de médecins, imposer la régulation, ce n'est pas inutile mais quand vous régulez la pénurie, elle est régulée, mais vous avez toujours la pénurie. Ce n'est pas la solution idéale aujourd'hui. Il faut y penser, elle sera nécessaire le moment venu", a-t-il justifié.
"J'ai vu des propositions de loi, des projets de loi qui en effet avancent dans le domaine de la régulation de l'installation. Cela dit, aujourd'hui, la grande question de l'accès aux soins n'est pas la question de la régulation de l'installation des médecins libéraux, c'est la question de la production du nombre de médecins. Le nombre de médecins augmente mais ne va pas assez vite par rapport à l'explosion des besoins", a estimé Edouard Philippe.
En Mayenne, trois députés du département, dont Yannick Favennec, proche d'Edouard Philippe, ont déposé un amendement, rejeté par l'Assemblée, visant à imposer des règles plus strictes d'installation des médecins.
Il faut une "montée en compétences de l'ensemble des professions qui concourent à la santé, les infirmiers, les infirmiers libéraux, les pharmaciens…", a jugé Edouard Philippe qui a reconnu que cette voie est "compliquée parce qu'elle exige des transformations dans l'organisation, dans le rapport entre le médecin et l'infirmier, entre le médecin et l'infirmier, le médecin et le patient".
Édouard Philippe a également mis en avant la nécessité, selon lui, des politiques de prévention. "Compte tenu qu'on ne va pas produire des milliers et des milliers de médecins en deux ans, la chose la plus efficace que l'on pourrait faire en France ce sont des politiques de prévention réelles", a souligné l'homme politique, jugeant que la "France est très mauvaise" et a du "retard" sur ce point.
[Avec Francebleu.fr et Francetvinfo.fr]
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