Aides à l'installation : une généraliste roumaine déplaque avant d'exercer (pour la cinquième fois)
Dans le petit village de Saint Barthélémy d'Agenais, dans le Lot-et-Garonne, c'est la déception. Alors que la commune pensait enfin avoir trouvé une généraliste, cette dernière s'est envolée avant même de réaliser sa première consultation. Une plainte pour abus de confiance a été déposée. Originaire de Roumanie, la praticienne n'en était pas manifestement à son coup d'essai. En six ans, elle aurait déjà exercé dans quatre communes… À Saint Barthélémy d'Agenais, village de 600 habitants, tout a commencé par des petites annonces "passées dans des journaux spécialisés" qui s'adressent aux médecins. Une première prise de contact se fait avec le Dr D., par mail, au mois de février. "Et puis il y a eu le Covid, le confinement, on y pensait plus", relate Gaëtan Malange, le maire de la commune à France 3 Lot-et-Garonne. C'est finalement la praticienne qui reprend contact en mai. Il est alors décidé que les premières consultations débuteront le 5 octobre 2020.
La commune investit 90.000 euros pour l'achat et la rénovation d'un cabinet qu'elle prévoit de louer à un prix très avantageux. Un logement est également trouvé pour la généraliste qui s'y installe dès septembre avec son mari. Ce dernier insiste auprès du maire pour obtenir des "facilités". En faisant des recherches approfondie du côté de l'ARS ou de l'Ordre, le maire comprend qu'il n'aurait pas "misé sur le bon cheval". En effet, la généraliste aurait joué le même genre de scenario dans quatre autres communes situées dans le Pas-de-Calais, la Vienne et la Drôme, profitant au passage des aides d'installation, environs 30 000 euros, dévolues au médecin s'installant dans les zones sous-dotées. "Du moins elle l'a demandée. J'espère qu'elle ne va pas la toucher", s'insurge Gaëtan Malange. Finalement la praticienne, a vidé le cabinet et est partie le week-end avant d'exercer. Selon Michel Durenque, président du Conseil de l'ordre des médecins du Lot-et-Garonne, cette femme médecin a été reçue "à sa demande" au bureau de l'ordre des médecins. Elle a défendu que ce qui lui avait été promis n'a pas été tenu. "Comme on ne sait pas puisque rien n'a été écrit, c'est parole contre parole. Même si on peut avoir de gros doutes quand quelqu'un change quatre fois de commune", indique le Dr Durenque avant d'ajouter, "il n'empêche, sans écrit cela risque d'être difficile pour une action en justice à moins que le maire ait des écrits". La municipalité a décidé de porter plainte pour abus de confiance. D'après le maire, la généraliste a laissé de tristes souvenirs dans d'autres communes comme des loyers impayés, tout en ayant touché les aides municipales. Dans une autre, qu'elle a quitté précipitamment, la mairie songerait aussi à porter plainte pour "abandon de clientèle...". [Avec France3-regions.francetvinfo.fr]
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