Le setmelanotide, un agoniste de récepteur de type 4 de la mélanocortine (MC4r) efficace dans des obésités génétiques sévères

09/12/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Le récepteur de la mélanocortine 4 (MC4R), un composant de la voie leptine – mélanocortine, joue un rôle dans la régulation du poids corporel. L'obésité précoce sévère peut être en rapport avec des variants bialléliques dans les gènes qui affectent la voie MC4R. Une équipe internationale menée par Karine Clément, rapporte dans Lancet Diabetes Endocrinology les résultats d'essais sur le setmelanotide, un agoniste MC4R, chez des personnes souffrant d'obésité sévère par déficit en pro-opio-mélanocortine (POMC) ou par déficit en récepteurs de la leptine (LEPR).

Ces essais de phase 3, ouverts et multicentriques, ont été réalisés dans dix hôpitaux au Canada, aux États-Unis, en Belgique, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Les participants âgés de plus de 6 ans atteints d'obésité par déficit en POMC ou LEPR ont reçu du setmelanotide en ouvert pendant 12 semaines. Les participants avec une perte de poids d'au moins 5 kg (ou ≥ 5% s'ils pesaient moins de 100 kg au départ) ont d’abord eu une période de sevrage contrôlée versus placebo de 8 semaines (dont 4 semaines de traitement en aveugle par mélanotide et 4 semaines de placebo) suivie de 32 semaines supplémentaires de traitement par setmelanotide. Le critère d'évaluation principal était la proportion de participants ayant perdu au moins 10% de poids par rapport à la valeur initiale à 1 an. Un des critères d'évaluation secondaire était la variation moyenne en pourcentage du score de faim le plus élevé de l'échelle en 11 points de Likert, à 1 an à la dose thérapeutique. Il a été évalué chez un sous-groupe de participants âgés de plus de 12 ans ayant perdu au moins 5 kg (ou ≥ 5% chez les participants pédiatriques si le poids corporel initial était <100 kg) au cours de la phase de traitement en ouvert de 12 semaines. Entre février 2017 et septembre 2018, dix participants ont été enrôlés dans l'essai POMC et 11 participants ont été enrôlés dans l'essai LEPR. Huit (80%) participants de l'essai POMC et cinq (45%) de l'essai LEPR ont atteint au moins 10% de perte de poids à 1 an. La variation moyenne en pourcentage du score de faim le plus élevé était de −27,1% (n = 7; IC à 90% −40,6 à −15; p = 0,0005) dans l'essai POMC et de −43,7% ( n = 7; −54,8 à −29,1; p <0,0001) dans l'essai LEPR. Les événements indésirables les plus courants étaient la réaction au site d'injection et l'hyperpigmentation, qui ont été signalés chez les dix participants à l'essai POMC. Des nausées ont été rapportées chez cinq participants et des vomissements chez trois participants. Dans l'essai LEPR, les événements indésirables liés au traitement les plus fréquemment rapportés étaient une réaction au site d'injection chez les 11 participants, des troubles cutanés chez cinq participants et des nausées chez quatre participants. Aucun événement indésirable grave lié au traitement n'est survenu dans les deux essais. Ces résultats permettent de conclure que le setmelanotide présente un intérêt dans le traitement de l'obésité et de l'hyperphagie en rapport avec un déficit en POMC ou LEPR.

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