
Menacée de déremboursement, l'ostéopathie vante son efficacité
Alors qu'un rapport commandé par le Premier ministre a appelé à mettre fin au remboursement par les mutuelles des séances d'ostéopathie, l'Unité pour l'ostéopathie (UPO) "alerte" dans un communiqué sur cette proposition. Elle considère notamment que la discipline "dispose d'un niveau de preuve significatif et croissant", "qui n'a rien à envier" à la "médecine conventionnelle".

Mettre fin au remboursement par les mutuelles des séances d'ostéopathie : c'est l'une des recommandations du rapport réalisé conjointement par trois Hauts Conseils, dont celui pour l'avenir de l'Assurance maladie (HCAAM), sur demande du Premier ministre, et publié le 3 juillet. Cette proposition n'a pas manqué de faire réagir l'Unité pour l'ostéopathie (UPO), qui "alerte" dans un communiqué, diffusé mardi 15 juillet, sur les conclusions avancées par les trois hauts conseils.
"L’ostéopathie est une médecine manuelle, complexe et de première intention, inscrite depuis 2007 dans un cadre réglementaire précis (article 75 de la loi Kouchner) et adossée à un parcours de formation exigeant de 5 000 heures, validé par un diplôme reconnu", rappelle ainsi cette fédération, précisant que cette discipline "contribue concrètement à la performance globale du système de santé" : "diminution et prévention des arrêts de travail, diminution de la douleur et de l'incapacité fonctionnelle, amélioration de la qualité de vie des patients, contribution au parcours de soins", liste l'UPO.
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Christian Syssau
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Pour l'organisation, "l'efficacité de l'ostéopathie dispose d'un niveau de preuve significatif et croisant, qui n'a rien à envier à d'autres disciplines thérapeutiques prises en charge par l'Assurance maladie", avance-t-elle. "Seuls 10 % des traitements de « médecine conventionnelle » évalués dans des études cliniques disposent d’un haut niveau de preuve ; plusieurs prescriptions courantes n’ont aucune efficacité démontrée comparativement au placebo", souligne le communiqué.
Liberté thérapeutique
De plus, insiste l'organisation, "la complémentarité entre Assurance maladie obligatoire et complémentaires santé est un gage de pluralisme et de liberté thérapeutique". "Restreinte cette liberté reviendrait à nier les besoins exprimés par des millions de patients qui ont fait le choix de l'ostéopathie", pense l'UPO.
"Cette médecine manuelle et complexe ne coûte rien à la solidarité nationale en déficit ; au contraire, elle participe à la maîtrise des dépenses publiques et représente une composante à part entière de l’offre de santé", abonde Séverine Lambert, présidente de l'UPO, citée dans le communiqué.
La fédération appelle ainsi les pouvoirs publics à reconnaître l'ostéopathie comme une "réponse pertinente et économiquement responsable aux besoins de santé", ainsi qu'à "garantir le libre choix thérapeutique des patients". Enfin, elle demande que soit maintenue "la couverture des actes d’ostéopathie dans les contrats de mutuelles complémentaires, au nom des principes de mutualisation solidaire entre cotisants", et à poursuivre "les travaux de mise en œuvre d’une autorité publique indépendante en charge de la régulation de la profession".
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