
Neuder promet une prise en charge psychologique des 299 victimes de Le Scouarnec
Dénonçant les défaillances survenues dans l'affaire Le Scouarnec, le collectif des victimes du chirurgien a été reçu mercredi au ministère de la Santé par Yannick Neuder. Il demande à ce que les établissements de santé qui veulent recruter un soignant puissent avoir accès à son casier judiciaire et que les victimes soient mieux accompagnées. Le ministre a promis une prise en charge psychologique avant l'été.

Sept membres du collectif ont été reçus par Yannick Neuder, en présence de Sarah El Haïry, la haute-commissaire à l'enfance, et de Mariel Garrigos, conseillère du ministre de la Justice. Le collectif précise dans un communiqué que "l’ensemble des victimes du procès n’a pas été convié" à ce rendez-vous.
A l'issue de la rencontre, le collectif a évoqué une rencontre "constructive et bienveillante". Et surtout des avancées : la promesse d'une prise en charge psychologique avant l'été de l'intégralité des 299 victimes de l'ancien chirurgien. Le ministre a également promis la création d'un comité de suivi interministériel dès la rentrée. Ce dernier point était une demande forte du collectif qui souhaitait la création "d'une commission interministérielle pour que ce procès soit un point de bascule et non une occasion manquée."
Dépenses de santé : faut-il responsabiliser davantage les patients?

Severine Dardel
Oui
Déjà, ne plus donner 12 boites de Doliprane qd sur ordonnance, il est précisé 3/jour serait une bonne chose. Il suffit que le méde... Lire plus
Pour ce collectif, qui regroupe une soixantaine de victimes, l'affaire Le Scouarnec a révélé les défaillances des institutions, rapporte France Info. Les hôpitaux, mais aussi l'Ordre des médecins et la justice, ont participé, selon les victimes, à l'impunité du chirurgien, pourtant condamné dès 2005 pour détention d'images pédopornographiques.
Il y a eu des défaillances "judiciaires", a dénoncé sur France Inter la porte-parole du collectif, Manon Lemoine, "mais il y a aussi les défaillances dans l'institution médicale, au niveau de l'Agence régionale de santé, de l'Ordre des médecins, et enfin dans la protection de l'enfance". Le collectif pointe aussi les manquements dans l'accompagnement des victimes. "On a été abandonné", dénonce la porte-parole.
Parmi les "neuf mesures concrètes" portées par les victimes, figurent l'obligation pour les médecins de signaler tout soupçon de violence sexuelle sur les enfants et l'accès au casier judiciaire pour les établissements de santé qui veulent recruter un soignant. Il s'agit aussi "d'expliquer aux enfants ce qu'un adulte a le droit de faire et ce qu'il n'a pas le droit de faire, mais aussi expliquer où l'enfant peut parler, comment il peut parler. Il y a des enfants qui ont parlé parmi nous. Il y en a qui ont vu des professionnels de santé, des psychiatres, des psychologues parce qu'ils avaient des souvenirs ou des choses qui étaient ancrées en eux. Mais ils n'ont pas été entendus", déplore Manon Lemoine.
Le collectif réclame également une meilleure prise en charge judiciaire allant "de l'accompagnement des victimes aux peines et au traitement des peines". Le collectif demande notamment "l'interdiction d'exercer toute profession de santé pour les personnes condamnées pour violences sexuelles" et l'"obligation de transparence et de sanctions" par les ARS et l'Ordre des médecins.
Le collectif des victimes de Joël Le Scouarnec sera auditionné le 1er juillet par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.
[Avec Franceinfo.fr et radiofrance.fr]
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