
"Les MSU sont prêts à encadrer les docteurs juniors, mais pas à n’importe quel prix", préviennent les généralistes enseignants
Le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) déplore la rémunération des maîtres de stage universitaire (MSU) pour accueillir les docteurs juniors, annoncée mi-mai par l'exécutif. "Le Gouvernement semble vouloir faire échouer la réforme [de la quatrième année d'internat] pour rediriger les internes vers l’hôpital", estiment les généralistes enseignants, ce mardi 27 mai.

La mise en œuvre de la quatrième année d'internat de médecine générale est-elle une "déroute annoncée" ? C'est en tout cas ce que croit le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) qui dénonce, ce mardi 27 mai, "les conditions inacceptables proposées sans concertation par le Gouvernement" concernant la rémunération des maîtres de stage universitaire (MSU) des futurs docteurs juniors de médecine générale.
Si les MSU sont prêts à encadrer ces futurs généralistes, cela ne peut pas se faire "n'importe comment et à n'importe quel prix", écrivent les enseignants de médecine générale, dans un communiqué.
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Pour cause : le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a détaillé mi-mai les arbitrages du Gouvernement sur la rémunération des futurs docteurs juniors de médecine générale et de leurs maîtres de stage. Ces MSU – dont les étudiants craignent qu'ils ne soient pas assez nombreux pour les accueillir à la rentrée 2026 – recevront un socle forfaitaire de base de 1 800 euros, et pourront bénéficier d'une prime de 800 euros en cas d'exercice dans une ZIP et de 400 euros en cas de supervision de la PDSA.
Cette indemnisation est "complètement déconnectée de la réalité", selon le SNEMG. "Seules les zones sous denses classées en ZIP, soit 30% des territoires, bénéficient d’un bonus qui permet aux structures d’accueil de se rapprocher de l’équilibre."
Pas d'accueil dans ces conditions
De plus, les chiffres avancés par Yannick Neuder sont "volontairement trompeu[rs] et mélange[nt] les honoraires pédagogiques et la participation à la PDSA, qui n'ont évidemment rien à voir avec les frais de mise à disposition des locaux, du matériel médical et toutes les charges inhérentes au fonctionnement d'un lieu de soins", estime le syndicat.
Dans ces conditions, prévient l'organisation, "une grande majorité de MSU n'acceptera pas d'accueillir des docteurs juniors", car "ils n'ont pas vocation à compenser les carences de l'Etat". "Par sa position, le Gouvernement semble vouloir faire échouer la réforme pour rediriger les internes vers l’hôpital, au détriment de la médecine générale et des territoires", soutient le SNEMG, qui appelle à un "changement complet des modalités brutales" avancées par l'exécutif.
Les textes encadrant la quatrième année d'internat de médecine générale, qui doivent officiellement acter les arbitrages du Gouvernement, sont attendus avant la mi-juillet.
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