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MG France redoute "l'échec" de la 4e année de médecine générale : "La logique hospitalo-universitaire a prévalu"

Alors que les textes encadrant la quatrième année d'internat de médecine générale doivent être publiés avant l'été, MG France estime que le processus de mise en œuvre de cette réforme est "dans l'impasse". Le syndicat appelle les pouvoirs publics à agir au plus vite pour "revoir l'ensemble" de ce dispositif.  

12/05/2025 Par Chloé Subileau
Internat 4ème année de MG
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Alors que l'accès aux soins n'a "jamais" "été un enjeu aussi crucial", "le défi collectif actuel est d'inciter des jeunes à s'installer en médecine générale dans une activité de médecin traitant", alerte MG France dans un communiqué, diffusé samedi 10 mai. La médecine générale fait, en effet, face à de nombreux débats entre la régulation de l'installation des praticiens et la mise en place de la quatrième année d'internat.  

"Des arbitrages parfaitement inadaptés"

Cette année supplémentaire dans la formation des futurs généralistes "est un élément déterminant pour mettre le pied à l’étrier à des jeunes ayant eu une formation en grande partie hospitalo-universitaire, très éloignée des réalités de la médecine de ville", écrit le syndicat. Mais, la mise en œuvre de cette réforme, "qui aurait été assez simple si elle s'était inscrite dans la continuité du fonctionnement habituel de la médecine de ville, s'est transformée en usine à gaz car la logique hospitalo-universitaire a prévalu", insiste MG France.  

D'après le syndicat, une réunion s'est tenue au ministère de la Santé le 7 mai pour mettre en place le comité de suivi de la réforme, annoncé fin janvier par Yannick Neuder. "L’ensemble des participants représentant les structures jeunes et seniors de la médecine générale a fait le constat d’arbitrages parfaitement inadaptés", estime toutefois MG France, qui souhaite lancer "l'alerte".  

"Si rien ne change, l'échec de la mise en place de cette quatrième année tant attendue est prévisible", alarme le premier syndicat représentatif des généralistes. Parmi les craintes de l'organisation, le manque de maîtres de stage universitaires pour accueillir les docteurs juniors en ambulatoire en novembre 2026. Si ces apprentis médecins "étaient contraints de réaliser leur stage à l'hôpital, cela serait un échec criant pour les porteurs de cette réforme et un coup dur porté à la médecine générale".  

"Plus grave, si les [plus de] 3500 docteurs juniors [de médecine générale] qui auraient été majoritairement remplaçants en médecine de ville étaient captés par l'hôpital, cela pèserait directement sur l'offre de soins primaires", insiste MG France, qui estime que le processus de mise en place de cette quatrième année d'internat "est dans l'impasse". Le syndicat invite donc les pouvoirs publics à revoir l'ensemble du dispositif, son financement et son architecture, et appelle à "retrouver le sens initial" de cette réforme.  

"Sans un profond remaniement du projet, un report de la mise en place de cette quatrième année ne serait plus à exclure", conclut-il.  

Le report des revalorisations tarifaires du 1er juillet est-il une rupture du pacte conventionnel?

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Alors là on n’a pas vu venir notre 49.3. Nous nous sommes fait avoir comme des bleus. Magique. Bien preparé, ni vu ni connu. Oh ,... Lire plus

18 débatteurs en ligne18 en ligne
Photo de profil de Fabien Bray
6,8 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 mois
Je n'étais pas opposé à la création d'une 4e année ... si elle avait un réel but pédagogique et professionnalisant. Il n'en est rien, rien du tout! Le seul but encore une fois est financier : faire é
Photo de profil de A Rilgt
984 points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 1 mois
On en revient donc au point de départ, et à ce que disent les étudiants et internes depuis le début : tout le but de la 4e année était juste de nous maintenir à l'hôpital plus longtemps. Pour preuve,
Photo de profil de Francois-Marie Trinques
15 points
Médecine générale
il y a 1 mois
j'étais partant et motivé pour recevoir un DJ. Nous envisagions même de trouver des locaux plus grands pour avoir un bureau à proposer à temps plein. Mais compte tenu de la très faible compensation fi
 
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