La testostérone, une place dans le traitement du diabète de type 2 et ses complications ?
La testostérone, chacun la connaît en tant qu’hormone sexuelle mais on découvre désormais une autre facette, celle d’hormone métabolique ayant un impact tout particulier sur la sensibilité à l’insuline et donc sur le risque de diabète de type 2. Les auteurs de l’article cité en référence (Université de Buffalo, Etats-Unis) travaillent depuis 2004 sur les liens entre testostérone et diabète de type 2, plus précisément depuis qu’il a été démontré qu’un lien existait entre taux bas de testostérone et baisse de la sensibilité à l’insuline. L’étude dont les résultats sont mis en ligne sur le site de la revue Diabetes care a inclus 94 hommes diabétiques de type 2. Parmi ces patients, 44 avaient des taux bas de testostérone et conjointement une baisse de la sensibilité à l’insuline. Après supplémentation en testostérone, on remarque non seulement une évolution (attendue) de la masse grasse (moins trois kg en moyenne) et de la masse musculaire mais aussi une augmentation de la sensibilité à l’insuline se traduisant par une hausse de 32% de la captation cellulaire de glucose en réponse à l’insuline. De plus, la supplémentation en testostérone s’accompagne d’une baisse de la glycémie à jeun ; en revanche, il n’y avait pas de baisse de l’HbA1c, ce qui pouvait s’expliquer par un temps d’étude insuffisant. La supplémentation réduisait également l’inflammation systémique comme en témoignait la diminution des taux d’acides gras libres, de CRP, d’interleukine 1bêta, de TNFalpha et de leptine (p<0.05 pour chacune des baisses). Ce constat vient corroborer celui d’une précédente étude de la même équipe, publiée en juin dans le European Journal of Endocrinology, montrant que les deux tiers des diabétiques ayant une néphropathie ont un taux anormalement bas de testostérone, tout comme 90% des diabétiques ayant une néphropathie terminale nécessitant une mise sous dialyse. La question est désormais posée de savoir s’il faut proposer une supplémentation en testostérone aux diabétiques ayant simultanément un hypogonadisme.
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