Cancers : l’INCa veut lutter contre les idées reçues

05/03/2019 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
L’Institut National du Cancer (INCa) déploie tout au long du mois de mars un nouveau volet de la campagne qu’il a débuté en 2016 sur le thème : prévenir 40% des cancers. L’axe de cette nouvelle campagne est de lutter contre les idées reçues et notamment le fait que le cancer serait une fatalité contre lequel on ne peut rien faire.

En effet, selon le Baromètre cancer 2015 INCa-Santé publique France, un tiers des Français sont persuadés que "l’on ne peut rien faire pour éviter un cancer" alors que des changements individuels de comportements et des habitudes de vie peuvent permettre de prévenir 40 % des cancers. 61,7% des personnes interrogées pensent que le cancer a une cause héréditaire (en hausse de presque 10 points depuis 2010), alors qu’on estime la part de ces cancers à moins de 10% en réalité. Pour les Français, le cancer constitue une pathologie particulièrement sévère : 96 % le citent parmi les trois maladies les plus dangereuses devant le VIH-SIDA (40,5 %) et les maladies cardio-vasculaires (31,5 %). L’INCa met en avant trois principaux leviers d’action : le tabac, l’alcool et l’alimentation. En effet, le tabac, premier facteur de risque, est responsable de plus de 68 000 nouveaux cas de cancers et de 45 000 décès chez les adultes âgés de 30 ans et plus. Pourtant, 33,7 % des personnes interrogées, dans le Baromètre cancer 2015, continuent à penser que "fumer ne peut provoquer un cancer que si l’on fume beaucoup et longtemps". Et d’autres idées fausses circulent comme le fait que "le sport permet de se nettoyer les poumons" ou que "respirer l’air des villes est aussi mauvais pour la santé que de fumer des cigarettes", partagées par 70% des participants. "La durée du tabagisme est encore plus délétère que la quantité consommée", souligne l’INCa. La campagne rappelle aussi que, au-delà du poumon, le tabac est une cause directe ou un facteur de risque de 16 autres localisations cancéreuses aux premiers rangs desquelles les voies aérodigestives supérieures (bouche, larynx, pharynx, œsophage), la vessie et le pancréas. L’alcool, deuxième facteur de risque évitable, est présent dans 7 localisations cancéreuses (sein, rectum, cavité buccale, foie…). Il est à l’origine de 28 000 nouveaux cas et 16 000 décès annuels. Pourtant cette consommation reste l’une des plus élevées d’Europe et du monde avec, en 2017, 2 verres et demi "standards" ou "unités d’alcool" par jour et par habitant de plus de 15 ans. La majorité de la population sous-estime les risques sanitaires liés à l’alcool, les plaçant derrière les accidents de la route. En outre, ils sont 75 % à penser que "boire des sodas ou manger des hamburgers est aussi mauvais pour la santé que de boire de l’alcool". Et ce sont les consommateurs quotidiens qui perçoivent le moins les risques. Enfin, on estime à 18 000 le nombre de cancers attribuables à un excès de poids. Et L’étude CIRC-INCa sur le poids des facteurs de risque de cancers montrent que 5,4 % des cancers en France en 2015 sont attribuables à une alimentation déséquilibrée et 5,4 % au surpoids et à l’obésité. Pourtant, si 90,8 % des Français pensent que le rôle de l’alimentation dans la survenue d’un cancer est important, ils perçoivent mal la nocivité de certains aliments, ni le rôle protecteur de certains autres. C’est dans ce contexte que se déroule la nouvelle campagne de l’INCa, composée de trois films : "Nous ne sommes pas impuissants face aux cancers", "Tabac et cancers" et "Alcool et cancers" ; les deux derniers étant exclusivement diffusés sur le digital. Chaque année, en France, près de 400 000 personnes sont touchées par un cancer et plus de 157 000 en décèdent.

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