HTA chez l’enfant : une prévalence en forte augmentation en 20 ans
Une vaste étude internationale qui vient de paraitre dans The Lancet Child & Adolescent Health, montre que l’hypertension artérielle infantile est loin d’être un phénomène négligeable et mérite l’attention des médecins.
Selon cette étude, en effet, elle touche une proportion importante des enfants dans le monde. Surtout, elle est en forte augmentation, ayant presque doublé en 20 ans, ce qui justifierait pour certains spécialistes un dépistage.
Les auteurs de cette étude se sont penchés sur ce sujet car les données dont on disposait jusqu’à présent étaient peu nombreuses et incohérentes. Ils ont mis en place une méta-analyse, qui a porté sur 96 études en population publiées entre le 1er janvier 2000 et le 19 avril 2025.
Une première analyse, portant sur des mesures réalisées au cabinet médical a inclus 443 914 enfants et adolescents (âgés de 19 ans ou moins) provenant de 21 pays. Les auteurs ont alors calculé que dans cette population infantile, la prévalence de l’hypertension artérielle était globalement de 4,28 %. Elle augmentait avec l’âge, jusqu’à attendre un pic à 14 ans avant de diminuer. Dans une seconde analyse, portant sur les mesures à la fois dans le cabinet, mais aussi en dehors, cette proportion s’élevait à 6,62%.
En analysant les chiffres sur la durée, les scientifiques ont aussi mis en évidence que cette prévalence était en forte augmentation entre 2000 et 2020 : elle avait presque doublé pendant cette période, passant de 3,40 % à 6,53 % chez les garçons, et de 3,02 % à 5,82 % chez les filles.
A ces chiffres s’ajoutent ceux de la préhypertension (TA élevée sans atteindre encore les critères de l’hypertension) qui a été estimée à 8,2 % supplémentaires, rapporte The Guardian. Avec, là aussi, un pic à l’adolescence à 11,8 % contre environ 7 % chez les plus jeunes.
Selon le Pr Steve Turner, président du Royal College of Paediatrics and Child Health, qui n’a pas participé à l’étude, cité par The Guardian, « cette forte hausse de l’hypertension chez les enfants est profondément préoccupante et largement due à l’augmentation de l’obésité infantile – une condition entièrement évitable ». Elle est aussi à mettre en rapport avec des facteurs comme l’alimentation déséquilibrée et une faible activité physique.
« Ces résultats reflètent ce que les pédiatres observent en première ligne. Les enfants se présentent non seulement avec de l’hypertension, mais aussi avec d’autres maladies graves liées à l’obésité, comme le diabète de type 2 – auparavant inconnu chez les enfants –, l’asthme et des troubles de la santé mentale » ajoute le spécialiste.
Références :
d’après Zhou, Jiali et al. The Lancet Child & Adolescent Health, Volume 0, Issue 0 ; et The Guardian (Andrex Gregory, 13 novembre)
https://www.thelancet.com/journals/lanchi/article/PIIS2352-4642(25)00281-0/abstract
https://www.theguardian.com/society/2025/nov/12/young-people-high-blood-pressure-doubled-globally-obesity
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