FMC : 10 points clésBPCO

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est en augmentation constante dans le monde. Les femmes sont presque autant concernées que les hommes.

Dr Sven Günther
  1. 01
    Point formation n°1

    En France, la BPCO touche 7,5 % des adultes de plus de 40 ans, soit plus de 2,5 millions de personnes. Elle est à l’origine de 120 000 hospitalisations et de 16 000 décès par an en France. Elle constituait la troisième cause de mortalité dans le monde en 2020, responsable de 3,2 millions de décès par an.

  2. 02

    Le tabagisme actif est le principal facteur de risque de développement de la BPCO, responsable de 90 % des cas. Aujourd’hui, presque autant de femmes que d’hommes sont concernés. En dehors du tabac, l’exposition professionnelle, la pollution atmosphérique et la pollution intérieure (chauffage au bois ou au charbon par exemple) sont incriminées comme pouvant être à l’origine du développement de cette pathologie.

  3. 03

    La BPCO se définit cliniquement par l’existence de symptômes respiratoires chroniques (au moins un parmi : toux chronique, production d’expectorations, dyspnée d’effort, infections respiratoires basses répétées ou traînantes) et la présence d’un trouble ventilatoire obstructif lors de la réalisation des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR).

  4. 04

    La réalisation d’une spirométrie avec mesure du volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS) et de la capacité vitale forcée (CVF) avant et après administration de bronchodilatateurs de courte durée d’action permet de diagnostiquer un trouble ventilatoire obstructif. Ce dernier est défini par un rapport du VEMS/CVF < 70 % après administration d’un bronchodilatateur. Le bilan fonctionnel est souvent complété par un test de marche de 6 minutes et une gazométrie artérielle en air ambiant.

  5. 05

    La sévérité de la BPCO est appréciée par le VEMS post-bronchodilatateur, mais d’autres paramètres sont également fortement prédictifs de la mortalité : l’intensité de la dyspnée, le nombre d’exacerbations, l’existence d’une dénutrition, les comorbidités associées, et la capacité à l’exercice. Ces facteurs sont pris en compte au sein de scores composites comme l’indice BODE : Body mass index (IMC), Obstruction (VEMS), Dyspnea (échelle mMRC), Exercice (test de marche de 6 minutes).

  6. 06

    Le tabagisme est un facteur de risque commun pour de nombreuses comorbidités, notamment les maladies coronariennes, l’insuffisance cardiaque et le cancer pulmonaire. Des comorbidités telles que l’hypertension pulmonaire et la malnutrition sont directement causées par la BPCO, tandis que d’autres, comme les thromboses veineuses systémiques, l’anxiété, la dépression, l’ostéoporose, l’obésité, le syndrome métabolique, le diabète, les troubles du sommeil et l’anémie n’ont pas de relation physiopathologique évidente avec la BPCO.

  7. 07

    Les objectifs de la prise en charge de la BPCO sont multiples :
    - arrêter le tabac ; éviter les risques professionnels le cas échéant ;
    - soulager les symptômes cliniques, notamment la dyspnée et les expectorations ;
    - améliorer la tolérance à l’effort, avec organisation d’une réadaptation/réhabilitation respiratoire ;
    - limiter l’impact des comorbidités et mettre en place une prise en charge nutritionnelle ;
    - diminuer le nombre d’exacerbations et la mortalité des patients.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le traitement médicamenteux de la BPCO repose sur :
    - les bronchodilatateurs inhalés (bêta-2-agonistes et anticholinergiques de courte ou de longue durée d’action, seuls ou associés) ;
    - les corticostéroïdes inhalés en association avec les bêta-2-agonistes de longue durée d’action sont indiqués chez les malades présentant des exacerbations fréquentes malgré un traitement bronchodilatateur régulier ;
    - les associations fixes triples (bêta-2-agonistes + anticholinergiques de longue durée d’action + corticostéroïdes inhalés) sont indiquées chez les patients restant symptomatiques et/ou ayant des exacerbations malgré une double thérapeutique inhalée ;
    - les mucomodificateurs et les traitements antitussifs n’ont aucun intérêt dans la prise en charge de la BPCO. La prescription de bêtabloquant cardiosélectif n’est plus contre-indiquée chez les malades porteurs d’une BPCO.

  9. 09

    Les vaccinations contre le Covid, la grippe et le pneumocoque sont fortement recommandées dans le cadre de la BPCO.

  10. 10

    Compte tenu de la complexité de cette pathologie et des multiples comorbidités fréquemment associées, une prise en charge conjointe entre médecin traitant et pneumologue/cardiologue est indispensable afin optimiser la prise en charge thérapeutique avec l’objectif d’améliorer la survie de ces patients.

Références :

- Collège des enseignants de pneumologie. Item 205 BPCO. 2018.
- Collège des enseignants de pneumologie. Item 209 (ex-item 205). BPCO, 2021.

Le Dr Sven Günther déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.