FMC : 10 points clésInfections à pneumocoque : cause majeure de morbidité et de mortalité
Le rôle du médecin généraliste est central dans la promotion de la vaccination.
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01Point formation n°1
Streptococcus pneumoniae est un pathogène majeur responsable de pneumonies communautaires, de méningites et de bactériémies. La mortalité demeure élevée chez les sujets âgés ou fragiles.
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02
En France, les pneumocoques sont la première cause de pneumopathie bactérienne communautaire et de méningite bactérienne chez l’adulte.
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Les facteurs de risque sont : âge de plus de 65 ans, comorbidités (BPCO, insuffisance cardiaque, diabète, alcoolisme), immunodépression (VIH, transplantés, traités par immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie pour une maladie auto-immune ou inflammatoire chronique) et asplénie. Ils augmentent le risque d’infection invasive.
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Les infections à pneumocoque peuvent se manifester par une otite, une sinusite, une pneumonie, une méningite ou un sepsis. Pour le diagnostic de pneumonie, on recherchera une toux, une expectoration purulente, une douleur thoracique, une altération de l’état général, une hypothermie de moins de 36°C ou une hyperthermie supérieure à 40 °C, une hypotension, une fréquence respiratoire de plus de 30 cycles/min. Ces critères doivent amener à discuter une prise en charge hospitalière.
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Le diagnostic est clinique, appuyé par la radiographie thoracique si possible. Les tests microbiologiques (antigène urinaire, hémocultures) sont réservés aux formes graves ou hospitalisées.
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Concernant le traitement antibiotique, l’amoxicilline reste la référence en ambulatoire, en première intention, à la dose de 1 g × 3/j pendant cinq jours. En cas d’allergie ou de rupture de stock, on utilisera la pristinamycine à la dose de 1 g × 3/j durant cinq jours.
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Les critères d’hospitalisation sont : SpO₂ < 92 %, instabilité hémodynamique, confusion, comorbidité décompensée ou CRB-65 ≥ 1 (score base sur : confusion, FR ≥ 30 cycles/min, PAS < 90 ou PAD ≤ 60 mmHg, âge physiologique de plus de 65 ans).
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08Point formation n°8
L’amélioration clinique doit survenir sous quarante-huit à soixante-douze heures. En cas d’échec, il est nécessaire de réévaluer le diagnostic, l’observance ou la résistance au traitement. Un contrôle radiographique est utile après un mois chez le sujet à risque.
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La vaccination reste la prévention essentielle. La Haute Autorité de santé recommande une dose unique de Prevenar 20 ou de Capvaxive chez les adultes à risque accru d’infection à pneumocoque (≥ 18 ans) et chez tous les adultes de 65 ans et plus, selon les critères d’éligibilité actuels. Ce schéma remplace l’association séquentielle VPC13-VPP23.
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Le rôle du médecin généraliste est central. Il doit identifier les populations à risque, initier précocement le traitement, assurer le relais hospitalier si besoin et surtout promouvoir la vaccination lors des consultations de suivi ou post-infection.
Références :
1. HAS. Stratégie de vaccination contre les infections invasives à pneumocoques : place du vaccin Capvaxive chez l’adulte. 7 juillet 2025.
2. HAS. Choix et durées d’antibiothérapies : pneumonie aiguë communautaire de l’adulte en ambulatoire. Recommandation de bonne pratique. Mis en ligne le 9 janvier 2025, mis à jour le 13 mai 2025.
3. Santé publique France. Infections invasives à pneumocoque. Données de surveillance 2024. 22 janvier 2025.
4. Ministère de la Santé. Calendrier vaccinal 2025.
5. Dinh A, et al. Médecine et maladies infectieuses Formation 2025;4(2):119-37.
Le Dr Bonnefoy déclare ne pas avoir de lien d’intérêts concernant les données de cet article.